Bure : la justice se réveille (un peu) et casse la répression judiciaire

Enfin une petite lueur dans la sombre affaire de Bure. Après des années de harcèlement judiciaire et de répression massive, la Cour de cassation a finalement annulé les condamnations pour trois militant·es accusé·es de  » participation à un attroupement sans arme  » et d’ » organisation de manifestation non autorisée « . Cette décision met un coup de pied dans l’édifice répressif monté de toutes pièces par l’État pour mater ceux et celles qui s’opposent à son projet d’enfouissement des déchets nucléaires.

Retour sur les faits : en juin 2021, le procès en première instance avait déjà donné lieu à une véritable mascarade judiciaire. Six militant·es avaient écopé de peines de 6 à 12 mois, pour une prétendue  » association de malfaiteurs « . Leur crime ? S’organiser contre un projet écocidaire ! Mais cette fois, la Cour de cassation a enfin levé un sourcil en se rendant compte de l’absurdité de la situation : la Cour d’appel de Nancy, en 2022, avait tout simplement omis d’examiner la proportionnalité de cette répression à la lumière des droits fondamentaux de manifester et de s’exprimer.

Parce que oui, rappelons-le, cette affaire, c’est 24 000 pages d’instruction, des dizaines de flics mobilisés, et plus d’un million d’euros dépensés pour traquer des militant·es dont le seul tort est de ne pas se laisser empoisonner en silence. Contrôles judiciaires à gogo, interdictions de territoire, espionnage à tout-va… Tout ça pour réduire au silence ceux et celles qui refusent qu’on enterre leurs terres sous des tonnes de déchets radioactifs.

La disproportion est flagrante : une armada judiciaire pour trois broutilles et des sanctions qui tombent comme un couperet sur des opposant·es pacifiques. Mais ne nous leurrons pas, ce n’est pas un signe d’apaisement. La machine répressive ne s’arrête pas là, et le combat juridique continue pour celles et ceux qui se battent contre ce projet destructeur à Bure.

Cette décision, c’est une petite victoire pour les militant·es, mais la route est encore longue. Derrière les belles paroles et les pseudo-garanties, l’État n’en démord pas et continuera d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour intimider et réprimer ceux qui osent se dresser contre l’industrie nucléaire. Mais cette annulation montre aussi qu’à force de résistance, il est possible de faire craquer le système.

Alors, la répression judiciaire, c’est pas fini, mais iel lâche rien. Parce que face à l’acharnement d’un État qui protège ses intérêts économiques au détriment de la vie et de l’environnement, la résistance reste la seule option. Et ce coup d’arrêt dans la stratégie de la peur, c’est une claque dans la gueule de ceux qui pensaient pouvoir les faire plier.

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