La Kanaky sous tutelle, version Valls 2.0

Promis, juré : on leur laisse voter, mais pas décider. Le retour de Valls en Nouvelle-Calédonie s’accompagne d’un joli plan d’autonomie bien ficelé pour que rien ne bouge, surtout pas l’ordre colonial.

Il a beau avoir disparu des radars en métropole, voilà que Manuel Valls refait surface à Nouméa pour tenter un numéro d’équilibriste entre néocolonialisme chic et storytelling républicain. Son deal ? Offrir aux Kanaks une  » autonomie  » bien encadrée, avec le tampon tricolore bien collé dessus. Du foutage de gueule en règle, emballé dans des mots polis.

À la place d’un vrai droit à l’indépendance, Valls propose un  » référendum de projet « . Traduction : on ne vous demande plus si vous voulez être libres, mais si vous validez le scénario qu’on vous a écrit à Paris. Et attention, pour que ça passe au vote, faut 3/5 du Congrès calédonien. Autrement dit : impossible sans la droite locale. Un piège sous cellophane.

Mais le plus vicieux, c’est le transfert de la fiscalité aux provinces. Quand on sait que la province Sud, aux mains des anti-indépendance, brasse 90 % de la thune du territoire, on comprend vite la manœuvre. Le FLNKS appelle ça une partition déguisée. Et ils ont raison.

Côté définition de la  » citoyenneté calédonienne  » un vrai test grandeur nature pour l’hexagone avec la citoyenneté à points : t’es né là ? Bien. Marié à un·e Calédonien·ne ? Très bien. Installé depuis dix piges ? Alors prouve ton amour du pays avec un  » examen culturel  » ! Pas de questions sur le voile et la religion pour le moment…

Pendant ce temps, les indépendantistes, les familles endeuillées et les militant·es de terrain n’ont pas oublié les morts de 2024. Derrière les sourires ministériels, c’est toujours la même vieille France qui parle : celle qui promet l’émancipation pour mieux s’avilir dans le colonialisme