Amis européens, venez vous agglutiner sur mes rives dévastées : je suis la mer au milieu des terres qui s’est inlassablement ouverte aux voyages pour que les mondes se mélangent. Venez saccager mes montagnes et mes plages où sont nés les mythes et les odyssees dont vous abreuvez vos enfants. Naviguez sur mon étendue que vous érigez en frontière pour protéger votre pain. Je vous nourris des fruits que mes hommes ont su rapporter de leurs rencontres lointaines. Batissez vos tours de bétons monstrueuses dans la dentelle de mes criques roses vendues comme les filles quand il n’y a plus rien à manger. Venez tremper vos corps tendres dans mes eaux translucides au fond desquelles se décomposent les enfants dont vous n’avez pas voulu.