François Ruffin, copieusement hué par les Mélenchonistes à la fête de l’Huma

François Ruffin a franchi un cap à la Fête de l’Humanité en s’attaquant frontalement à Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise, mais derrière ses grandes tirades sur la trahison du prolétariat, on peut se demander à qui profite vraiment cette posture. Ruffin, le bourgeois devenu champion auto-proclamé des ouvriers, ne fait-il pas que cultiver son image, jaloux de ceux qui ont réussi là où lui n’a fait que gratter à la porte ? Il se veut le porte-voix des laissés-pour-compte, mais en réalité, c’est surtout sa carrière qu’il défend. Sa critique de Mélenchon et LFI, qu’il accuse d’avoir abandonné les classes populaires en se concentrant sur les quartiers populaires, sonne comme un calcul bien ficelé pour se poser en sauveur d’une gauche qu’il méprise autant qu’il prétend la représenter.

En pleine Fête de l’Huma, Ruffin a été hué par une partie du public. Mais ça ne l’a pas empêché de marteler ses accusations : Mélenchon aurait abandonné les ouvriers, négligeant des régions entières où le Rassemblement National fait son nid. Et Ruffin, dans toute sa gloire, se place comme le dernier défenseur de ces territoires. Sauf qu’on peut se poser la question : est-il vraiment là pour le prolétariat ou simplement pour se tailler une place au soleil ?

Le mec critique LFI pour son radicalisme, mais ne se gêne pas pour sortir des anecdotes vachardes sur Mélenchon et ses proches, histoire de faire du buzz sur son dos. En gros, Ruffin est plus occupé à jouer les outsiders rebelles qu’à vraiment défendre les intérêts des ouvriers. Son discours, qui flirte avec des éléments du camp conservateur, lui a attiré les foudres de ses anciens camarades. Certains l’accusent même de jouer le jeu de la droite avec ses critiques sur l’antiracisme et son obsession à vouloir opposer « ouvriers blancs » et quartiers populaires.