Voici le spectacle désolant de l’inertie gouvernementale : après deux mois de mobilisation intense et deux rencontres hautement médiatisées — une à Matignon et l’autre avec Nicole Belloubet — la Seine-Saint-Denis reste en suspens, sans aucune mesure concrète annoncée pour améliorer l’éducation. Les syndicats, dépités, décrivent des réunions qui ressemblent plus à un dialogue de sourds, où l’engagement se limite à des promesses de « revoir » le sujet dans un mois. Pendant ce temps, les écoles du 93 crient au secours, demandant un plan d’urgence de 358 millions d’euros et des milliers de nouveaux postes pour respirer.
De l’autre côté, nous avons un gouvernement qui, entre deux échanges de balles politiques, semble découvrir les problèmes éducatifs du département comme on découvre une vieille note au fond d’un tiroir. Leurs propositions ? Vagues et non chiffrées, entre 3 et peut-être 50 postes… pour tout le département. Une réponse si tiède qu’elle pourrait geler l’enthousiasme de n’importe quel militant.
Les enseignants de la Seine-Saint-Denis ne s’y trompent pas : avec une grève déjà votée pour la rentrée des vacances de Pâques, ils préparent un retour qui pourrait bien être explosif. Si le gouvernement ne prend pas rapidement des mesures à la hauteur des enjeux, il se pourrait que les portes des écoles restent closes bien plus longtemps que prévu.