La SSA à Cadenet, ce n’est pas juste un projet, c’est un cri de ralliement pour un avenir où bien manger ne sera plus un luxe mais un droit fondamental. Trente-trois chanceux habitants vont bénéficier de 150 euros par mois pour se nourrir, un montant réparti dans trois lieux d’achat stratégiquement choisis. C’est une révolution, pas moins, qui s’organise dans les rues de ce village vauclusien, une initiative qui remet en question nos modes de vie et nous interpelle sur nos choix alimentaires.
Ce projet n’a pas germé du jour au lendemain. Il est le fruit de mois de travail acharné, de discussions et de planification par l’association Au Maquis. Partis de l’idée novatrice de Sécurité Sociale de l’Alimentation, ils ont su créer une dynamique locale, engageant les habitants dans un processus démocratique pour déterminer ensemble quels aliments méritent d’être financés. Ils n’ont pas peur des questions difficiles : quels sont les critères d’une alimentation de qualité ? Comment mesurer l’impact environnemental et social des produits alimentaires ?

À Cadenet, on n’a pas seulement élaboré un système de financement innovant pour l’alimentation. On a aussi posé les bases d’un débat local sur l’alimentation du futur, invitant les habitants à s’interroger et à agir. On a vu se dessiner une carte d’un futur alimentaire désirable, fruit d’un collectif local engagé, le Clac.
Mais plus que de simples discussions, c’est une pratique concrète qui s’installe. Les habitants bénéficiaires, choisis par tirage au sort, vont recevoir une somme mensuelle qu’ils pourront dépenser en produits alimentaires de qualité, selon une grille de remboursement établie collectivement. Ce projet va au-delà de la simple aide alimentaire, c’est une tentative de remodeler le paysage alimentaire de Cadenet, en rendant accessible une alimentation de qualité, en soutenant les producteurs locaux et en changeant les habitudes de consommation.
Cadenet devient un modèle de résilience et d’innovation sociale, un exemple de ce qui peut être réalisé lorsque des communautés se rassemblent pour repenser les systèmes en place. C’est un signe d’espoir, un exemple tangible que des changements positifs sont possibles, même à petite échelle. Si un petit village du Vaucluse peut le faire, pourquoi pas les autres ?