Ce dimanche à Toulouse, la capitale occitane a été le théâtre d’un rassemblement impressionnant contre le projet d’autoroute A69. Sur fond de percussions et de chants, au moins deux cents cyclistes ont marqué l’arrivée de leur Cycloretour dans la ville, après une semaine de mobilisation le long du tracé contesté de cette future autoroute. Ce parcours, qui a débuté à Castres, a été ponctué d’actions de sensibilisation et de construction collective, contribuant à fortifier le lien entre les militants.
La manifestation, qualifiée de “festive et familiale” par les participants, a pris des allures de carnaval militant, où les Toulousains, petits et grands, ont pu s’unir autour d’une cause commune. L’atmosphère était celle d’un Tour de France alternatif, où les maillots jaunes étaient remplacés par des drapeaux protestataires et des banderoles éloquentes.
Des chiffres qui parlent : une mobilisation massive
Les organisateurs avaient espéré la participation de 1 500 personnes, mais les rues de Toulouse ont vu défiler près de 5 000 manifestants, une affluence bien supérieure aux attentes. Ce chiffre, bien que approximatif, témoigne de la capacité de mobilisation du Comité toulousain contre l’A69 et reflète l’ampleur du mécontentement citoyen.
Une présence policière accrue et des mesures controversées
Le dispositif de sécurité, imposant, avec trois compagnies de CRS et l’usage autorisé de drones, a marqué cette journée de protestation. Ces mesures, devenues courantes dans les manifestations toulousaines, n’ont cependant pas entaché le bon déroulement de l’événement, qui s’est achevé sans incident majeur.
Des revendications claires et un appel à la justice
Le Comité contre l’A69 a formulé des demandes précises : un moratoire sur les travaux, la mise en place d’un débat public, la reconnaissance des droits des militants écologistes, et une révision des politiques environnementales régionales. Ces revendications soulignent la profondeur des enjeux liés à ce projet d’autoroute, perçu non seulement comme une menace écologique mais aussi comme un symbole de luttes plus larges pour la démocratie et la transparence.
Entre intimidations et politique, le climat se tend
La semaine précédant la manifestation a été marquée par des tentatives d’intimidation de la part des autorités et des élus locaux, qui ont cherché à discréditer et à dissuader les militants. Des actions qui rappellent les heures sombres du conflit de Sivens et qui soulèvent des questions sur la liberté d’expression et le droit de manifester.