L’Argentine paralysée par une puissante grève générale

Le 9 mai 2024, l’Argentine a connu une grève générale, marquant la deuxième grande mobilisation contre les politiques drastiques du président Javier Milei, arrivé au pouvoir cinq mois plus tôt. Ce jour-là, l’activité du pays a été suspendue : transports en commun arrêtés, vols annulés, écoles et banques fermées. Cette grève générale, orchestrée par la CGT et soutenue par d’autres centrales syndicales ainsi que des mouvements sociaux, a vu une participation massive, révélant une opposition ferme aux mesures d’austérité imposées par le gouvernement.

Un pays à l’arrêt pour contester et résister

À Buenos Aires et dans d’autres grandes villes, la journée a été marquée par un silence inhabituel. Les transports publics tels que les bus, métros et taxis ont suspendu leurs services, entraînant l’annulation de près de 700 vols et la fermeture des écoles, des banques et des commerces. La mobilisation s’est étendue à divers secteurs, impactant également la santé et l’éducation, où seuls les services d’urgence ont été maintenus.

Cette grève fait suite à l’adoption récente par le gouvernement Milei de la loi “Bases et point de départ pour la liberté des Argentins”, une réforme ultralibérale qui prévoit la privatisation de plusieurs entreprises publiques et propose des réformes fiscales favorables aux investisseurs étrangers. Ces mesures, ainsi que la dévaluation de la monnaie et la réduction des dépenses publiques, ont exacerbé les tensions sociales, poussant la population à exprimer son mécontentement et sa résistance.

Conséquences économiques et sociales alarmantes

Depuis l’entrée en vigueur de ces politiques, la situation économique et sociale de l’Argentine s’est détériorée, avec une augmentation notable du chômage, de la pauvreté et de l’extrême pauvreté. Les coupes budgétaires ont gravement affecté des secteurs vitaux tels que les retraites, l’éducation et les services sociaux, plongeant de nombreux Argentins dans une précarité accrue.

Face à l’ampleur de la crise et à l’indifférence du gouvernement, les organisateurs de la grève envisagent déjà des actions futures, y compris une grève prolongée de 36 heures si leurs revendications continuent d’être ignorées. Cette détermination souligne la gravité de la situation et le fossé croissant entre le gouvernement et la population, qui demande des politiques plus justes et plus inclusives.

L’ampleur de cette grève générale en Argentine révèle non seulement la profondeur de la crise que traverse le pays, mais aussi la résilience d’une population déterminée à se faire entendre. Alors que le pays traverse une période tumultueuse, la solidarité et l’action collective semblent être les seuls remparts contre une série de politiques jugées destructrices pour le tissu social et économique de la nation.

Nous suivre