Des loups déguisés en moutons
Selon les critiques internes, cette ouverture aux pays autoritaires est perçue comme une invitation à « faire entrer le loup dans la bergerie ». Les présidents de longue date, Denis Sassou-Nguesso du Congo et Paul Biya du Cameroun, sont particulièrement visés, leur réputation de censeurs de la presse n’étant un secret pour personne. La direction de TV5 Monde, sous le couvert d’une expansion vers le « Sud global », semble prête à compromettre les principes journalistiques pour des gains financiers et politiques.
Un projet controversé et ses implications
La révélation de ce projet a suscité une vague d’inquiétude parmi les journalistes de la chaîne, notamment lorsqu’il a été discuté lors d’une réunion à Montréal sans consultation préalable de la rédaction. Les journalistes craignent que l’adhésion de ces pays au capital de TV5 Monde n’influence la couverture médiatique des régions concernées, surtout en matière de droits humains et de liberté d’expression.
Le spectre de la censure plane
Le personnel de TV5 Monde est particulièrement préoccupé par le potentiel de censure et de pression sur leurs correspondants dans les pays autoritaires. Comment les journalistes pourront-ils maintenir une couverture objective si les nouveaux actionnaires autocratiques ont leur mot à dire sur la ligne éditoriale? L’idée que ces dictatures pourraient influencer le contenu est alarmante, surtout pour une chaîne qui se veut porteuse des valeurs de la francophonie et de la liberté d’expression.
Une indépendance en péril
Les journalistes de TV5 Monde sont outrés que le projet ait été avancé sans leur participation, les plaçant devant le fait accompli. La menace est claire : les autocraties ne se joignent pas à la table pour jouer selon les règles de la démocratie. Le risque est que TV5 Monde, sous couvert de diversification de son capital, ne devienne un outil supplémentaire dans l’arsenal propagandiste de ces régimes.
Un chemin semé d’embûches
La direction de TV5 Monde, en cherchant à inclure des autocraties notoires dans son capital, pourrait bien saper les fondements même de son intégrité journalistique. En se rapprochant de régimes qui répriment la liberté de presse, TV5 Monde risque de perdre sa crédibilité et de devenir complice des oppressions qu’elle est censée dénoncer. L’ouverture de la chaîne à des influences autoritaires n’est pas seulement un risque pour ses journalistes, mais un danger pour la vérité elle-même.