Oui, vous avez bien lu : l’antisémitisme historique et virulent n’a jamais vraiment quitté les rangs de ceux qui sont censés protéger et servir. Entre photomontages racistes, nostalgie du IIIe Reich et promotion des officiers incriminés, plongeons dans l’abîme nauséabond d’une compagnie de CRS où le fascisme se pavane sans complexe.
Ce mercredi 26 juin, le Canard Enchainé a mis au jour des photomontages racistes et antisémites partagés par l’unité CRS 4 sur leur boucle WhatsApp. Parmi ces horreurs, on trouve un montage d’Adolf Hitler à l’Élysée avec la citation : » Sortons du nucléaire et repassons tous au gaz. » Ou encore, la photo d’une embarcation de réfugiés naufragée avec le titre » Petit Chavire » et la légende » avec des vrais morceaux de migrants dedans « . Et bien sûr, une image où les CRS posent fièrement avec Marion Maréchal lors d’un meeting de Zemmour. Charmant, n’est-ce pas ?
La compagnie de CRS 4, basée au château de Pomponne à Lagny-sur-Marne – un magnifique palais du XVIIe siècle, soi-disant vétuste et manquant de moyens – est gangrenée par le racisme et l’antisémitisme décomplexé depuis des années. Le capitaine de la brigade, L. B., » ne cachait pas sa nostalgie du IIIe Reich et son amour pour Jean-Marie Le Pen « , écrit le Canard Enchainé. Sa conversation WhatsApp était un véritable » déversoir à la haine raciste et antisémite « .
Une enquête de l’IGPN a bien été ouverte, mais devinez quoi ? Pas contre les CRS nazis… La police des polices a enquêté contre le chef de l’unité qui avait osé rappeler les bases de la neutralité républicaine. Depuis, ce dernier a été » mis sur la touche « , tandis que le capitaine fasciné par Hitler a été promu !
Dans cette même brigade, le commandant avait été mis en cause pour » détournement de fonds public » : primes indues, golf pendant les heures de travail, détournement de matériel, y compris des armes. Une employée handicapée a même tenté de se suicider à cause de l’ambiance délétère dans le service. Plusieurs plaintes ont été déposées par des policiers antillais ou d’origine étrangère, victimes d’un déchaînement raciste.
Et pourtant, c’est à cette profession que le gouvernement accorde son soutien total et sa confiance absolue, lourdement armée avec la mission de maintenir l’ordre.
Cette affaire rappelle tristement une autre. En 2014, » l’inspection technique de la direction centrale des CRS » avait découvert lors d’une visite un insigne nazi sur le casque d’un agent. L’agent s’était justifié ainsi : » Je suis amateur de matériel militaire de cette époque » et » le meilleur matériel était du côté allemand « . Une policière d’origine maghrébine, Inès, avait dénoncé des humiliations sexistes et racistes : ses collègues refusaient de lui serrer la main, de la saluer ou même de lui adresser la parole, la couvrant d’insultes et de propos antisémites.
En 2020, le CRS néo-nazi a été promu brigadier-chef. Les agents qui avaient dénoncé ses agissements ont été persécutés. Le principal témoin a été mis à l’écart, et Inès a vu sa carrière brisée. » J’ai dénoncé le sexisme, le racisme, et moi, du coup, je n’ai plus de carrière. «
Et puis, n’oublions pas le 2 octobre 2023, dans l’école de police d’Oissel en Normandie, un futur policier se baladait avec le livre Mein Kampf pendant une formation sur le racisme. Provocation fasciste ? Absolument. Quelques semaines plus tard, l’élève, qui avait validé sa formation, recevait les honneurs avec la carte du » meilleur élève « .
Dernier cas en date : en 2023, Libération publiait une enquête sur Jordan, un policier de la BRAV, collectionneur de symboles nazis, fasciné par la section SS Charlemagne, consommateur de cocaïne et dealer de produits dopants à ses collègues. Il n’avait jamais été inquiété par sa hiérarchie.
Le système est clair : des policiers fascistes sont impunis, voire promus, tandis que ceux qui osent les dénoncer sont exclus. L’édifice policier est gangrené par l’extrême droite et compte dans ses rangs des nazis authentiques. Et les médias, si prompts à voir de l’antisémitisme là où il n’y en a pas, vont-ils enfin parler de ces policiers hitlériens ? À moins que… toutes ces accusations n’aient été qu’un prétexte pour diffamer la gauche. Peut-être que tout ce petit monde de chroniqueurs et de politiciens se moque éperdument de la présence d’antisémites violents au sein des forces de répression française..