Assymétrie : pourquoi l’extrême droite est plus dangereuse que l’extrême gauche

Il est grand temps de mettre les pendules à l’heure. Depuis des décennies, les chercheurs en psychologie sociale et en sciences du comportement ont démonté un à un les mythes d’une prétendue symétrie entre l’extrême droite et l’extrême gauche. Alors, arrêtons les faux-semblants et voyons les choses en face : il n’y a absolument aucune équivalence entre ces deux extrêmes.

Ce n’est pas un hasard si ceux qui se trouvent à droite de l’échiquier politique sont systématiquement associés à des attitudes intolérantes : racisme, sexisme, homophobie, antisémitisme… la liste est longue et déprimante. Des recherches menées aux quatre coins du globe montrent invariablement que plus une personne se situe à droite, plus elle est encline à déshumaniser ceux qu’elle perçoit comme “différents”. On parle ici de mécanismes psychologiques profonds, de cette tendance à voir les autres comme moins humains, moins dignes, moins “évolués”. Ce n’est pas juste une question de préjugés ; c’est une question d’humanité.

Prenez l’exemple des travaux de Nour Kteily et de ses collègues qui, dans plusieurs pays, ont mis en lumière cette tendance effrayante : les gens de droite sont plus enclins à voir les minorités comme inférieures, moins “évoluées”. Ils perçoivent les Arabes, les musulmans, les migrants comme des êtres en deçà sur l’échelle de l’humanité, tandis qu’ils placent les “dominants” – les Français, les Américains, les Australiens – au sommet. Leurs préjugés ne se contentent pas de rester à l’état de pensées ou d’opinions ; ils se transforment en comportements discriminatoires, en violences intergroupes, en crimes de haine.

Crimes de haine : une spécialité de l’extrême droite

Les chiffres sont clairs. Aux États-Unis, entre 1996 et 2018, les crimes de haine contre les minorités ont été beaucoup plus fréquents que ceux commis contre les groupes favorisés. Si l’extrême gauche était aussi “intolérante” que l’extrême droite, comme certains le prétendent, on verrait des statistiques bien différentes. Mais ce n’est pas le cas. Les gens de droite, surtout à l’extrême, ne se contentent pas de penser différemment ; ils agissent en conséquence. Les crimes de haine, les violences racistes, les agressions homophobes, ce sont les fruits de leur idéologie.

Alors que la droite se complaît dans sa haine, la gauche se distingue par une empathie plus développée. Les chercheurs en psychologie sociale, comme Martin Bäckström et Fredrik Björklund, ont démontré que l’empathie – cette capacité à comprendre et à partager les sentiments des autres – est le trait distinctif de ceux qui se trouvent à gauche du spectre politique. Les gens de droite, quant à eux, montrent des niveaux d’empathie bien plus bas. Cela se traduit par une intolérance accrue, un autoritarisme galopant, et un préjugé généralisé envers ceux qu’ils perçoivent comme différents.

Certains chercheurs ont tenté, ces dernières années, de promouvoir une hypothèse de “symétrie idéologique”, affirmant que l’extrême gauche est tout aussi autoritaire, intolérante et violente que l’extrême droite. C’est de la foutaise. Des études sérieuses, comme celles menées par Vivienne Badaan et John T. Jost, montrent que l’hostilité de la droite envers la gauche est bien plus intense que l’inverse. Les crimes de haine et les violences intergroupes sont massivement le fait de la droite.

Ne nous laissons pas berner par des tentatives de mettre sur un pied d’égalité les violences d’extrême droite et d’extrême gauche. La recherche est claire : la violence de droite est non seulement plus fréquente, mais elle est aussi beaucoup plus destructrice. Alors que l’extrême gauche est souvent impliquée dans des luttes pour la justice sociale, la défense des droits humains, et la protection de l’environnement, l’extrême droite se distingue par sa haine des minorités, son racisme et sa volonté d’écraser tout ce qui ne lui ressemble pas.

Il est temps de reconnaître la vérité : l’extrême droite représente une menace bien plus grave pour notre société que l’extrême gauche. Les crimes de haine, les violences, l’intolérance, tout cela est l’œuvre de ceux qui se trouvent à droite de l’échiquier politique. Ignorer cette réalité, c’est ouvrir la porte à une société encore plus divisée, encore plus violente. Nous ne pouvons pas nous permettre de fermer les yeux sur ce danger.

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