Le cahier des charges AB interdit l’usage de produits de synthèse, les fumiers issus d’élevage industriel, les cultures hors sol, l’élevage intensif…Donc naturellement, le lait ou la carotte bio ne pourront pas contenir toutes les saloperies que l’on trouve dans leur équivalent conventionnel.
Or si on se borne à l’effet sanitaire de la bio, on reproduit le désastre de l’économie globalisée : s’il faut manger bio à tout prix et dans le contexte de nos très mauvaises habitudes alimentaires diversifiées à outrance, alors on consommera des aliments bio qui viennent de l’autre côté de l’Europe ou de la planète. C’est un mauvais choix de santé sur le long terme.
Alors si il n’y a pas de fraises bio en février chez votre maraîcher , n’achetez pas celles qui viennent d’Afrique du sud, mangez des pommes bio. Si vous ne trouvez pas de fromage frais au mois d’août chez votre bergère bio, patientez, ce n’est pas la saison.
Quand on mange bio, on encourage des pratiques et on en sanctionne d’autres. Si votre repas bio fait fonctionner à plein régime le système capitaliste globalisé, en protégeant votre santé, vous contribuez à détruire la petite paysannerie, la planète et l’avenir politique de vos gosses.