Parmi les candidats favoris, Constellis (anciennement Blackwater) et Orbis, une société basée en Caroline du Sud et dirigée par d’anciens généraux du Pentagone. Ces entreprises, habituées à opérer dans des zones de guerre pour le compte des États-Unis, pourraient s’assurer des contrats atteignant » des milliards de shekels par an « , selon le colonel Yochanan Zoraf, ancien conseiller sur les affaires arabes de l’armée israélienne.
Le financement ? Israël compte sur ses alliés étrangers. Zoraf a évoqué la possibilité que les États-Unis ou d’autres pays soient sollicités pour payer la facture, en plus d’examiner des contributions via des organisations humanitaires. Une ironie tragique pour des structures censées soutenir la paix, non militariser davantage une zone ravagée par des mois de bombardements intensifs.
Le » Uber des zones de guerre » et ses ambitions
Global Delivery Company (GDC), une autre société américaine dirigée par Mordechai Kahane, entrepreneur lié aux services de renseignement israéliens, entend également jouer sa carte. Cette entreprise s’est auto-proclamée le » Uber des zones de guerre » et propose la création de » bulles humanitaires » à Gaza, une approche qui suscite scepticisme et inquiétude. L’humanitaire, ici, semble davantage un paravent pour une gestion sécuritaire militarisée et lucrative.
Pour l’instant, ce projet n’a pas encore reçu l’approbation définitive du cabinet de sécurité israélien. Les obstacles juridiques restent importants, mais Tel Aviv explore activement des moyens de les contourner, notamment par des financements extérieurs. Selon le journal Israel Hayom, les discussions s’intensifient malgré les zones d’ombre entourant ce programme controversé.
Recrutement de réfugiés en Europe : une dérive inquiétante
Autre volet glaçant de cette nouvelle stratégie : le recrutement de réfugiés musulmans en Allemagne. Depuis sept mois, des demandeurs d’asile venus d’Afghanistan, de Libye et de Syrie seraient recrutés par les services de renseignement allemands pour participer à des opérations militaires israéliennes à Gaza. En échange de salaires allant de 4 000 à 5 000 euros par mois et d’une promesse de naturalisation accélérée en Allemagne, ces réfugiés, souvent dans des situations précaires, sont attirés dans un engrenage moralement répréhensible.
Ces développements marquent un tournant dangereux dans l’histoire de Gaza. Après des décennies de colonisation et de siège militaire, l’enclave palestinienne pourrait devenir un laboratoire d’expérimentation pour la privatisation de l’occupation. Derrière les discours sécuritaires, ces contrats révèlent une mécanique où la guerre et la misère humaine sont transformées en opportunités lucratives pour une poignée d’acteurs privés.
Pendant ce temps, les Palestinien·nes continuent de subir les conséquences d’une stratégie qui les réduit à un simple enjeu de contrôle, entre l’oppression militaire israélienne et les intérêts cyniques des entreprises mercenaires. Une réalité qui illustre une fois de plus le mépris du droit international et des principes fondamentaux de justice.