Alep n’est plus au main d’Al-Assad
Depuis mercredi une offensive mené par une coalition de groupes de résistances au gouvernement syrien (certains djihadistes mais apparemment pas tous), mené par le » gouvernement par intérim syrien « , soutenu par la Turquie, a pris le contrôle quasi complet d’Alep (2è plus grande ville du pays).
L’attaque a été d’une rapidité sans nom dans une région plutôt calme depuis quelques années. L’armée d’Al-Assad semble se repositionner au sud de la ville afin de préparer une contre-offensive selon le gouvernement.
Pendant ce temps les rebelles continuent leur avancée et ont pénétré dans Hama, à 140km au sud d’Alep.
Qui pour aider Al-Assad
Tout d’abord Al-Assad compte sur le soutient de l’Iran qui a annoncé l’envoie de son chef de la diplomatie qui doit ensuite aller en Turquie, qui n’est clairement pas étrangère à ces derniers événements.
Le gouvernement syrien essaie aussi d’impliquer les FDS (forces démocratiques syriennes), qui est la coalition menée par les YPG (les forces Kurdes qui contrôlent le Rojava). Les kurdes sont déjà bombardé.es par la Turquie depuis cet été et le gouvernement par intérim syrien a annoncé vouloir reprendre le contrôle des territoires tenus par les FDS/YPG. Cependant, pour le moment les soldats Kurdes ne semblent pas aider le gouvernement dans la bataille d’Alep.
Al-Assad tente aussi un appel désespéré aux pays du Moyen-Orient ayant normalisé leur relation avec la Syrie. Il veut en effet leur soutient au nom de la » lutte contre le terrorisme « , à voir leur réaction dans les prochains jours.
Une crise qui s’étend dans tout le pays
Au vu de la rapidité de l’offensive rebelle certains experts s’attendent à une possible chute du régime en quelques jours, à moins que celui-ci ne parvienne à se réorganiser et à maintenir cette offensive.
Cependant des tirs ont été confirmé à Damas entre semble-t-il des forces du gouvernement. Alors que sur les réseaux sociaux on parlait déjà de coup d’État, le retour du dictateur en Syrie (après une visite en Russie) a calmé les rumeurs, même si on ne connait pas la situation exacte dans la capitale.
Pour finir, dans le sud du pays les rebelles de Homs et de Deraa (ville d’où était parti la révolution de 2011) ont repris les combats contre les fidèles du régime. Alors que ces dernières années le gouvernement semblait avoir vaincu l’Armée Syrienne Libre, des combattants des groupes rebelles la composant n’avait apparemment pas déposé les armes.
Que penser de tout cela ?
Même si la chute d’Al-Assad serait une merveilleuse nouvelle pour le peuple syrien (celui-ci n’hésitant pas à bombarder et massacrer avec des armes chimiques sa propre population), il faut réussir à faire la part des choses dans les groupes rebelles.
Un groupe soutenu par le dictateur turque et qui a pour objectif de s’en prendre à un des rares territoires vraiment démocratiques de la région (voir du monde) n’est pas forcément une bonne nouvelle. D’autant plus qu’Erdogan a augmenté la pression sur les Kurdes en Turquie et qu’il rêve de détruire tout espoir de résistance kurde.