Des droits fondamentaux piétinés
La Syrie tout juste débarrassée de ses bourreaux après 13 ans d’une guerre dévastatrice tant sur le plan humain que pour ses infrastructures n’est certainement pas apte pour assumer le retour de ses milliers de familles déracinés ayant tout abandonné dans l’espoir d’une vie meilleur. Concernant la situation sécuritaire de la Syrie sous contrôle de HTS, force est de constater que de nombreux crimes contre des civils sont commis, rendant impossible la distinction entre les actes de vengeance individuels, l’épuration des anciens éléments du régime d’Assad et la criminalité ordinaire, qui continue de se développer sur fond de crise économique sévère. Dans ce camp pilote ultra sécurisé entouré de plusieurs miradors, d’un double grillage barbelé sur plusieurs hectares et d’un portique électronique dernière génération, les conditions de vie sont néanmoins alarmantes : insalubrité, manque d’eau, de nourriture, de douches, de lits, de soins médicaux adéquats ou de personnels d’entretien pour évacuer les ordures qui s’entassent et provoquent la prolifération de rongeurs et potentiellement l’apparition de maladies. Le sort de ces femmes enfants vieillards reste suspendu au bon vouloir des politiques inhumaines xénophobes qui prolongent la violence à laquelle ils ont réchappé. Les droits fondamentaux étant piétinés, nombreux sont les cas de dépressions et autres troubles psychiques liés à ces détentions arbitraires. ( https://www.amnesty.org/fr/documents/eur25/8356/2024/en/ )

Réfugiés pas prisonniers
Les diplomaties européennes continuent quant à elles, leur fascisation sur fond d’islamophobie, de chasse aux pauvres, d’obsessions sur l’immigration et de compétitivité économique, déléguant les responsabilités de la politique migratoire à ses frontières extérieures à coup de millions d’Euros délivrés par la commission Européenne. C’est ce qui se passe en Grèce à qui l’UE a octroyé 276 millions ces dernières années. Ce budget pharaonique attribué notamment pour la construction et le fonctionnement de ces enclos à humains flambants neufs servent finalement comme zone de détentions illégales ou une fois de plus la misère humaine semble se négocier en fonction de sa valeur marchande. Les ONG présentes sur place vident l’océan à la petite cuiller et sont confrontées aux pires difficultés pour mener leurs missions. Locaux inadaptés, accès limités, manque de concertations entre les différentes entités ne facilitent pas la tâche de volontaires pourtant mobilisés mais ne pouvant simplement pas se substituer aux actions sensées être menées par les collectivités publiques. Lorsqu’ils ne parviennent pas à atteindre les côtes Grecs, les embarcations de fortunes sont renvoyés en Turquie par des gardes côtes zélés et formatés pour l’application d’une politique aux frontières déshumanisante, violant au passage les lois les plus élémentaires des droits de l’homme et du code maritime qui obligent expressément à porter secours en mer à quiconque se trouverait en danger (méthode du push back : 508 cas concernant 14 882 personnes en 2024 selon l’ONG Aegean Boat Report). En effet, les exilés dont il est ici question sont désormais quasi systématiquement criminalisés pour leur volonté d’atteindre l’Europe et demander l’asile et sont souvent brutalisés par les méthodes très controversés de l’agence Européenne de contrôles aux frontières FRONTEX anciennement dirigé par Fabrice Leggeri élu en 2024 député Européen d’extrême droite… Certains réfugiés pilotant ces radeaux de fortune sont même considérés comme « passeurs » et risquent l’incarcération à perpétuité. Syriens, Palestiniens, Afghans, Soudanais, autant de peuples rendus vulnérables par les stigmates de la guerre et qui ont souvent vue des proches périrent sous le feux des bombes et ne peuvent objectivement pas retourner dans leurs pays encore en proie au chaos. Les intégrer et les aider à soigner leurs traumatismes, subvenir aux besoins essentiel serait la moindre des choses pour un continent qui a subi deux guerres mondiales successives, a connu des épisodes d’émigrations massives au cours du 20ème siècle mais continue de prospérer grâce à un business de l’armement plus florissant que jamais.
Aujourd’hui 4344 personnes se trouvent au CCAC de Samos pour environ 3800 places,( https://aegeanboatreport.com/annual-reports/ ) ce qui obligent des centaines de personnes à dormir dans les réfectoires et à même le sol ou dans des containers-dortoirs qui prennent l’eau à la moindre averse. Les réfugiés d’une résilience étonnante malgré des conditions usantes, parlent de ce camp–qui est un des 5 que comptent les îles de la mer Égée– comme d’une » prison » ou d’un » zoo » dans lequel les traitements ne sont pas dignes d’êtres humains. Est ce vraiment comme cela que nous aimerions être traité en cas d’obligation à l’exil ? Combien de temps vont encore durer ces spéculations immondes autour du sort d’êtres humains qui auraient plus de valeurs ou de droits que d’autres selon des critères purement aléatoires; cynisme insoutenable de suprémacistes réactionnaires fantasmant une Europe forteresse blanche et chrétienne ?! Y a t il eu autant de dissuasion lorsque la population Ukrainienne à dû fuir les bombardements dans le Dombass ?