Le rejet massif du Ceta (243 voix contre 26) révèle le gouffre entre l’exécutif et le Sénat, une défiance grandissante à l’égard d’un gouvernement de plus en plus isolé. Le ministre du commerce extérieur, Franck Riester, s’est trouvé confronté à un Sénat déterminé, critiquant non seulement le fond de l’accord, mais aussi le déni démocratique de l’administration Macron. Le refus de l’accord par le Sénat est une métaphore frappante de l’échec d’une gouvernance déconnectée des réalités politiques et sociales.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le retour du Ceta à l’Assemblée nationale promet d’être un véritable champ de batailles pour la majorité présidentielle. Le précédent débat à l’Assemblée, où le Ceta a été adopté de justesse, a déjà mis en lumière les fissures au sein du camp Macron. Les députés de la majorité, face à un renouvellement du débat sur le Ceta, pourraient être tentés de déroger à la ligne du parti, aggravant ainsi les tensions internes.
Le retour forcé du Ceta à l’Assemblée se profile comme une menace pour la cohésion de la majorité présidentielle. Les élus de La République en Marche, tiraillés entre l’allégeance au gouvernement et les préoccupations écologiques et agricoles, pourraient être confrontés à un dilemme cornélien. La perspective d’un nouveau débat sur le Ceta met en lumière les dilemmes et les contradictions au cœur du mouvement macroniste, exacerbant les divisions et les tensions internes.
Dans cette atmosphère politique tendue, chaque décision et chaque concession pourraient soit approfondir les divisions au sein de la majorité, soit affaiblir encore la crédibilité et l’autorité du gouvernement. Le Ceta, devenu symbole des défis auxquels est confronté l’exécutif, représente bien plus qu’un enjeu commercial ; il incarne les tensions et les contradictions d’une époque marquée par des préoccupations environnementales et sociales croissantes.
Le rejet du Ceta par le Sénat et son retour imminent à l’Assemblée nationale marque non seulement un test pour l’accord lui-même, mais aussi un baromètre pour la stabilité et l’efficacité de la majorité présidentielle. Une atmosphère de fin de règne qui vire au sauve qui peut!