Des néonicotinoïdes aux mégabassine : la nouvelle loi agricole pave la voie au désastre environnemental

Le senat vient d’adopter le projet de loi « Lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ».

Sans aucune surprise le texte ouvre la voie à toutes les pires techno-solutions auxquelles l’agriculture peut avoir recours. Exceptée peut-être la génétique tout y est : neonicotinoïdes pour la betterave, utilisation de drones d’épandage, megabassines… Cependant rien d’étonnant à cela quand on lit l’exposé des motifs de la loi. Il faut bien comprendre que la droite et une bonne partie de la gauche ne voit l’agriculture qu’au travers des chiffres de la balance commerciale.

Depuis l’après guerre notre production doit etre un outil au service de l’économie et permettre aux exportations de depasser les importations. Or ca va mal. Évidemment il y aura toujours un pays qui produira moins cher qu’en France malgré le mal qu’elle se donne à subventionner les filières exportatrices. Cette logique est criminelle : comme chaque pays raisonne de cette manière on se retrouve dans une logique de baisse des coûts de production et d’hyperspécialisation des territoires. Un saccage écologique.

Si l’on veut manger sainement sans tout massacrer il va falloir accepter des coûts de production plus élevés ne serait-ce que pour verser un salaire décent à la main d’oeuvre agricole. Et il va falloir despecialiser les territoires : avoir plus d’autosuffisance, plus de diversification à des échelles plus petites. Cette tendance, outre qu’elle stoppe les flux inutiles de marchandises, limite la spéculation. Elle offre un modèle agricole plus agile face aux aléas naturels et permet aux populations de décider elles-mêmes ce qu’elles veulent faire de leur ressources.

Toute catastrophique qu’elle soit, cette loi reste dans la parfaite logique politique de nos gouvernements et va effectivement lever les contraintes à l’exercice des métiers des grandes monocultures exportatrices.

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