Rojava : sous les bombes, la résistance continue

Voilà plusieurs semaines que les lignes ne bougent pas au Rojava. Mais derrière cette apparente stagnation, la guerre continue, les drones turcs assassinent, les bombardements s’intensifient et les alliances diplomatiques se nouent dans le dos des peuples en lutte. Pendant que les puissances impérialistes ou islamistes manœuvrent, les populations du nord de la Syrie, elles, refuse de plier l’échine.

La Turquie et ses mercenaires islamistes de l’Armée nationale syrienne ne lâchent pas l’affaire. Ils continuent d’attaquer pour franchir l’Euphrate et s’implanter à l’est du fleuve, mais les Forces démocratiques syriennes (SDF) tiennent bon. Elles maintiennent une tête de pont stratégique sur la rive occidentale, empêchant l’expansion de l’occupation turque.

Face à ces agressions, la population civile refuse de rester spectatrice. Des centaines de personnes se sont rassemblées sur le pont-barrage de Tichrine, un des rares points de passage encore sous contrôle des forces kurdes. Sans armes, avec leur seule détermination, elles ont voulu montrer leur soutien aux combattant·es qui défendent la région. La réponse turque ne s’est pas fait attendre : deux bombardements de drones, en plein sur la foule. Voilà le prix à payer pour vouloir rester libre.

Une intensification des attaques turques

Les drones et l’artillerie d’Ankara ne frappent pas que les manifestant·es. Partout au Rojava, la guerre s’intensifie. Les forces armées sont visées, mais aussi les infrastructures vitales. Les raffineries, les installations électriques, les bâtiments administratifs : tout ce qui permet au Rojava de fonctionner est méthodiquement détruit. Erdogan et ses sbires savent qu’ils n’ont pas les moyens d’une invasion totale, alors ils étranglent la région, espérant la voir s’effondrer de l’intérieur.

Ce n’est pas un hasard. Depuis des années, la Turquie veut écraser l’expérience démocratique du Rojava, ce laboratoire d’autogestion et d’égalité des genres qui fait tache dans la région. Une alternative aux États-nations autoritaires, une épine dans le pied des régimes réactionnaires. Alors, la stratégie d’Ankara est simple : frapper les civils, détruire l’économie, semer le chaos.

Damas et Ankara : le Rojava grand perdant de cette alliance

Pendant que le Rojava saigne sous les bombes, un jeu diplomatique se joue à Damas. Un nouveau pouvoir, issu des rangs d’al-Qaida/al-Nosra, s’installe et reçoit un soutien appuyé d’Ankara. Visites diplomatiques, rencontres militaires : la Turquie déroule le tapis rouge aux islamistes qu’elle a toujours soutenus.

Et pendant ce temps-là, le Rojava tente de négocier. Les premières discussions avec le nouveau régime syrien n’ont rien donné. Pas de surprise : pourquoi Damas discuterait-il avec celles et ceux qu’il rêve de voir disparaître ? Le Rojava n’a d’amis que sa propre force et la solidarité internationale.

Quoi qu’il arrive, la résistance continue

Malgré tout, le peuple du Rojava tient bon. Entre les attaques turques, la trahison des États voisins et l’indifférence des puissances occidentales, les Kurdes, Arabes, Syriaques et toutes les communautés qui peuplent cette région continuent de défendre un projet de société basé sur l’autogestion, l’égalité et la justice sociale.

Ils ne comptent pas sur les États. Ils comptent sur eux-mêmes, sur leur détermination et sur la solidarité des peuples du monde entier. Plus que jamais, le Rojava a besoin de soutien. Parce que leur lutte, c’est aussi la nôtre.

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