La mascarade de la normalisation
Le RN orchestre sa normalisation non pas par un changement de politique, mais plutôt par un alignement stratégique avec les puissances économiques. Des plasturgistes aux géants de la restauration rapide, les lobbies trouvent un allié inattendu dans ce parti qui prétend défendre le « petit contre les puissants ». Loin de ses diatribes anti-système, le RN navigue habilement dans les eaux troubles de la politique européenne, diluant son populisme dans le béton des intérêts corporatifs.
Le site Jevotelobby.fr expose avec clarté cette convergence inquiétante entre le RN et les lobbies industriels. De la pêche industrielle à l’agriculture intensive, les votes et amendements du RN peignent un tableau de compromission, où le vert de l’écologie se teinte dangereusement du gris du béton. Ce n’est pas la défense des petits mais bien le confort des grands qui guide désormais la plume de ses eurodéputés.

Un ballet bien orchestré avec l’industrie
Au-delà des simples votes, c’est toute une stratégie d’acculturation au sein du Parlement qui se dessine. Coopérations tactiques avec les élus italiens de la Ligue de Matteo Salvini, échanges de bons procédés avec le lobby COPA-Cogeca, le RN tisse sa toile, cherchant moins à remodeler l’Europe qu’à redessiner sa propre image, celle d’un parti prêt à gouverner en embrassant les codes du pouvoir.
Mais où est donc passée le discours de défense de l’ouvrier et du consommateur? Lorsqu’il s’agit de renforcer les droits des salariés ou de protéger la planète, le RN montre son vrai visage, celui d’un parti prêt à tout pour s’aligner sur le « big business ». Le paradoxe atteint son apogée lorsque le RN, tout en s’opposant à l’Europe des technocrates, se plie aux exigences des technocraties industrielles.
Un avenir teinté d’opportunisme
Le RN se transforme, évolue, et cherche sa place dans le concert des nations européennes, non pas en brisant le système, mais en s’y intégrant pleinement. Derrière le masque de la rébellion se cache une volonté de puissance, une recherche de légitimité qui passe désormais par les salles feutrées où se négocient les avenirs industriels et économiques, bien loin des usines et des champs où résonne les promesses vide d’un changement radical.
Au Parlement européen, la façade antisystème du Rassemblement National s’effrite, révélant un édifice bien plus conforme aux traditions politiques de la droite et l’extrême droite. Une politique de défense jusqu’au boutisme du capitalisme le plus dur et le plus nauséabond.