Destruction programmée sous couvert de simplification
Ce n’est pas de soulagement des charges administratives dont il s’agit ici, mais d’une véritable stratégie pour dévêtir les salariés de leurs protections les plus élémentaires. Parmi les propositions les plus scandaleuses, la possibilité pour de jeunes entreprises de moins de 50 salariés de ne pas respecter les accords de branche, sapant ainsi les bases de la négociation collective et mettant les salariés à la merci de conditions de travail potentiellement précaires.
Le salarié, otage consentant ?
L’absurdité atteint son paroxysme lorsque ces mêmes parlementaires suggèrent que l’acceptation de salaires inférieurs au minimum conventionnel devrait reposer sur l’accord « individuel » du salarié. Imaginer un employé dans la fragile position de refuser les termes d’un employeur, surtout lorsque son emploi est en jeu, relève d’une naïveté cruelle ou d’une malice calculée. C’est un retour aux jours sombres où les droits étaient moins des garanties que des suggestions passagères.
Vers une précarisation généralisée
Le rapport envisage également de reléguer au passé la durée minimale de travail pour les temps partiels, ouvrant ainsi la porte à un marché du travail où les emplois à temps plein et stables deviendraient des reliques d’une ère révolue. L’ironie de la situation est palpable lorsque ces mesures sont prônées sous l’étendard de la croissance et de l’emploi, tout en ignorant leur coût humain et social écrasant.
Un futur législatif sombre
Ce rapport n’est qu’un avant-goût de ce que pourrait contenir le « projet de loi de simplification » à venir, une éventuelle loi qui, loin de simplifier la vie des travailleurs, compliquerait irrévocablement leur existence. La simplification, dans ce contexte, semble être un euphémisme pour une attaque en règle contre la structure même du marché du travail français, où les droits des salariés seraient réduits à des variables ajustables au gré des besoins des entreprises.