Premier option : Macron, vexé comme un gamin a qui on aurait refusé une sucette, agirait-il sous le coup de l’émotion ? Peut-être a-t-il simplement claqué la porte du parlement en pleine crise de nerfs.
Ensuite, nous avons le scénario du grand stratège : Macron essaie de couper l’herbe sous le pied du Rassemblement National. L’idée d’une France isolée sous un gouvernement de droite extrême semble lui donner des cauchemars, donc quoi de mieux que de rejouer la partie électorale avant que les fantômes ne sortent du placard ? Le RN au pouvoir, un pays mal gouverner et un vote sanction a la prochaine présidentielle.
La troisième piste est un classique de la politique : la peur comme outil de mobilisation. En agitant le spectre de l’extrême droite, Macron espère peut-être rassembler derrière lui un front républicain aussi large que précaire. En misant sur une gauche divis. Il se positionne comme le seul sauveur capable de tenir les loups à la porte.
D’un côté, il joue sur la division de la gauche entre La France Insoumise et le Parti Socialiste, espérant que leurs querelles idéologiques les rendent incapables de former un front uni. De l’autre, il brandit la menace de l’extrême droite comme un épouvantail, espérant effrayer suffisamment le centre et les indécis pour qu’ils se rangent derrière lui en désespoir de cause.
Macron se présente comme le seul capable de protéger la France du chaos, un sauveur providentiel dans un paysage politique fragmenté. En exploitant la peur et la division, il espère rester le choix par défaut, le moindre mal face à un pire imaginable. C’est une tactique éculée mais efficace : diviser pour mieux régner, effrayer pour mieux consolider. Reste à voir si les électeurs mordront à l’hameçon une fois de plus ou s’ils chercheront à renverser le jeu cette fois-ci.
Voilà donc notre président jonglant avec les destinées d’un pays comme d’autres avec des balles. Chacune de ces hypothèses, aussi divertissantes qu’elles puissent être, rappelle que derrière ce spectacle se joue l’avenir d’une nation. Alors que les citoyens s’apprêtent peut-être à redonner leurs voix, rappelons-nous ce vieux slogan anarchiste : « voter, c’est abdiquer ». Macron compte sur votre participation dans cette comédie démocratique — mais peut-être est-il temps de changer de théâtre, ou mieux encore, de réécrire le script.