Depuis plusieurs années maintenant, le pouvoir en place a pour stratégie de servir la soupe à l’extrême droite, en focalisant le traitement politico-médiatique sur celle-ci, et en la dé-diabolisant.
Le but recherché est d’invisibiliser et de décrédibiliser la principale force politique opposée au pouvoir en place, pour ainsi s’assurer d’être en position de force lorsque survient le temps des élections présidentielles.
En effet, à force de laisser se diffuser des discours fascisants dans les médias mainstream, l’extrême droite se popularise et à ainsi toutes les chances de se retrouver au second tour des élections, provoquant alors une forte réaction des électeur•ices à son encontre. C’est cette forte réaction qui garantit au candidat opposé d’être largement élu.
Le phénomène a déjà été observé en 2017, lors de la première candidature de Macron. L’idée pour Hollande, à l’époque, était d’évicter la droite « classique ». C’était sans compter sur l’apparition ex nihilo d’un certain Macron, surfant sur une sur-médiatisation encore jamais vu auparavant.
Ce dernier, récupérant au passage la stratégie d’Hollande, était alors tout fier de pouvoir brandir l’argument du « barrage républicain », du « sursaut démocratique ». Et pour cause, il s’est effectivement vu offrir un boulevard électoral en se retrouvant face à Marine Le Pen au second tour.
Macron usa de cette même stratégie lors de sa réélection en 2022. Il fut à nouveau présenté comme le grand sauveur de la république française. Mais depuis lors, la macronie semble incapable de stopper la machine fascisante (ou n’en a tout simplement pas envie, à vous d’interpréter).
Les revoilà, celles et ceux de chez Renaissance, à déployer des discours grandiloquents, alors qu’approchent les élections européennes. Les revoilà à taper sur l’extrême droite qui, apparemment, serait de nouveau exclue de « l’arc républicain » . Le voilà de nouveau, le grand barrage républicain.
La droite fait mine d’être offusquée par les discours de Bardella. Mais ces personnes là semblent avoir subitement oublié que, tout récemment encore, elles marchaient main dans la main avec l’extrême droite. Révélation : aucun oubli de leur part, mais en revanche une hypocrisie de plus en plus difficile à camoufler.
Car voilà, cela risque désormais de ne plus suffire. En effet, les derniers sondages d’opinion concernant les élections européennes sont sans appels : le rassemblement national de Bardella possède pour l’instant une très large avance (13 points!) face à Renaissance.
Alors oui, il s’agit d’un sondage d’opinion, qui peut s’avérer imprécis, et les élections ne sont pas pour toute de suite. Mais la tendance est flagrante : la stratégie électoraliste visant à dé-diaboliser l’extrême droite nous dirige tout droit dans le mur fasciste, et les portes du pouvoir semblent s’ouvrir de plus en plus grand pour le RN de Bardella.