Une grève massive des médecins, s’estimant mal payé·es et surmené·es, sévit actuellement en Corée du Sud. Cette grève fait suite à un projet de réforme du système de santé. C’est un comble pour le gouvernement de ce pays, qui cherche justement à pallier au manque de médecins. Le pays est, comme la France, en proie au phénomène des déserts médicaux.
La réforme a pour objectif d’augmenter le nombre de places dans les facultés de médecine. Mais d’après les grévistes, cela ne pourra qu’empirer la situation : en effet, la plupart des nouveaux et nouvelles diplomé·es n’ont pas l’intention de quitter les villes. Dans un pays où le système de santé est à 90% privatisé, cela ne ferait selon les grévistes que tirer les salaires vers le bas, en augmentant la concurrence entre médecins, sans résoudre l’urgence des déserts médicaux.
“Le gouvernement donne l’impression de traiter les médecins comme des objets. Des choses que l’on peut déplacer n’importe où, n’importe quand, en fonction des envies et des orientations politiques. J’aimerais que ce gouvernement respecte un peu plus les droits des médecins”, raconte un jeune interne en psychiatrie.
Pour faire face à cette vague de grévistes et empêcher l’effondrement du système de santé du pays, l’Etat sud-coréen a réquisitionné de nombreux·ses militaires, et menace donc de suspendre des milliers de grévistes pour faire passer sa réforme unilatéral en force.
Face à la contestation, les élites ne connaissent que la menace et la répression. Sale temps pour le dialogue social, pas vrai ?