Gabriel Attal, le prestidigitateur de pacotille face aux paysans en détresse

Le Premier ministre Gabriel Attal, lors de son escapade dans la Manche, a tenté de jouer les sauveurs avec des annonces qui ressemblent plus à des pansements sur une jambe de bois qu’à de réelles solutions. Face à des paysans étranglés par la crise, il déballe un plan insignifiant de 100 millions d’euros pour une aide temporaire et un autre de 50 millions pour les victimes de sécheresse ou de gel. Tout cela, sans la moindre intention de s’attaquer au cœur du problème : une rémunération juste pour le travail des agriculteurs.

Un calcul de retraite qui questionne plus qu’il ne rassure

Le changement annoncé des calculs de retraite pour les agriculteurs, prévoyant de baser les pensions sur les 25 meilleures années de cotisation à partir de 2026, soulève des inquiétudes. Historiquement, cette mesure, similaire à celle introduite par Edouard Balladur en 1993 pour le secteur privé, avait pour but de diminuer les pensions. Les implications pour les agriculteurs, souvent engagés tardivement en tant que chefs d’exploitation après de longues périodes comme aides familiaux, pourraient ne pas être aussi avantageuses que le gouvernement le laisse entendre.

Innovation agricole ou poudre aux yeux?

La nouvelle méthode expérimentale annoncée pour lutter contre les pucerons, impliquant l’utilisation de kairomones sur seulement 500 hectares, semble une goutte dans l’océan comparée à la surface totale cultivée de 370.000 hectares de betterave à sucre en France. Cette mesure, tout en étant présentée comme un progrès, apparaît insuffisante et témoigne d’une réponse minimale aux problèmes de grande envergure.

Une compétition de démagogie déconnectée des réalités agricoles

Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher, en vantant cette expérimentation comme un pilier de l’innovation agricole, semblent plus engagés dans une compétition rhétorique que dans la recherche de solutions véritables pour les agriculteurs. Leur narrative optimiste contraste fortement avec les critiques exprimées par la communauté agricole qui se sent abandonnée face aux défis économiques et environnementaux immenses.

Un contexte européen de distorsion concurrentielle aggravée

L’augmentation des importations de sucre ukrainien, passant de 20.000 tonnes par an pré-guerre à plus de 700.000 tonnes durant la campagne sucrière 2023-2024, a entraîné une chute des prix du sucre de 30% dans l’Union européenne. Cette libéralisation des échanges a créé une distorsion de concurrence significative, exacerbant les défis économiques des betteraviers français.

Des rustines sur une agriculture française saignée à blanc

Les mesures prises par Gabriel Attal, loin de répondre aux urgences des agriculteurs, semblent plutôt des tentatives de calmer les tensions sans s’attaquer aux racines des problèmes. Avec des plans d’aide ponctuels et des expérimentations limitées, le gouvernement démontre un manque de compréhension ou de volonté de répondre de manière significative à la crise agricole en France. Les agriculteurs, piliers de la souveraineté alimentaire du pays, méritent des actions bien plus concrètes et réfléchies.

Nous suivre