Kanaky : Le colonialisme en costard-cravate continue

La Kanaky brûle et Paris regarde ailleurs ! Les jeunes Kanak luttent contre des forces de l’ordre envoyées par nos chers colonialistes modernes. Et que fait Sonia Backès, la cheffe loyaliste ? Elle propose de séparer les provinces, comme si ça allait résoudre quoi que ce soit. Ancienne secrétaire d’État de Macron, elle prouve que le colonialisme n’a fait que changer de costume, troquant le casque colonial pour le costard-cravate!

Le 14 juillet, pendant que certains célébraient la fête nationale, Backès, présidente de la province Sud, en a profité pour livrer un discours d’une violence rare contre les indépendantistes kanak. Elle a dénoncé les  » exactions abjectes  » et les  » actes barbares  » des militants du FLNKS, les qualifiant de  » personnes ivres de haine « . Pourtant les morts sont Kanaks…

Elle a aussi craché sur l’accord de Nouméa signé en 1998, en qualifiant ses ambiguïtés de  » plumes perverses  » d’Alain Christnacht. Elle fustige la  » trahison  » de cet accord, mais oublie que ce sont ses amis colonialistes qui ont planté les graines de la violence en premier lieu. Elle conclut même que le  » vivre ensemble  » est un échec total, proposant un modèle proche de l’apartheid. Oui, vous avez bien lu. Séparer les Kanak des autres, voilà son idée lumineuse !

La situation est tellement tendue que Rock Victorin Wamytan, petit-cousin du président du Congrès de Kanaky, a été tué par un membre du GIGN. C’est le dixième mort depuis mi-mai. Les autorités françaises, elles, préfèrent l’intervention armée à la médiation coutumière. Bah oui, pourquoi essayer de comprendre et de résoudre pacifiquement quand on peut envoyer les forces de l’ordre ?

Et pendant ce temps, l’économie de l’archipel est en chute libre. Les affrontements ont coûté 1,5 milliard d’euros, soit 16 % du PIB. L’administration publique et l’industrie du nickel, les deux piliers de l’économie kanakienne, sont à genoux. Les Kanak, eux, continuent de subir un taux de chômage élevé, pendant que les travailleurs non natifs se gavent d’avantages. Quel beau modèle de justice sociale !

Et que fait Paris ? Rien. Macron a envoyé trois hauts fonctionnaires pour une  » mission de dialogue « , mais ils sont rentrés bredouilles. La ministre des Outre-mer, Marie Guévenoux, est trop occupée par ses campagnes électorales. Bref, tout le monde s’en fout.

La situation est si désespérée que même les meilleurs connaisseurs du dossier kanak n’ont aucune solution. Les loyalistes, eux, en viennent à proposer la mise en place d’un apartheid. Les indépendantistes tentent de maintenir le dialogue, mais sans interlocuteurs à Paris, ça ne risque pas d’avancer.

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