Des bassines et des grenades : La folie répressive de l’État en action

Plus de 3.000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour un rassemblement contre les  » bassines  » dans le Poitou. Oui, vous avez bien lu. Pour quelques réservoirs d’irrigation, notre cher État déploie une armada de flics. On nous sert déjà la soupe habituelle : les autorités craignent  » des actes d’une très grande violence  » de la part de manifestants soi-disant  » radicalisés « . C’est le scénario du film d’horreur qu’ils nous sortent à chaque fois.

Notre grand ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ne fait pas dans la demi-mesure : il nous avertit qu’entre 6.000 et 8.000 personnes sont attendues, dont un bon millier décrites comme  » dangereuses, violentes ou radicalisées « . La routine, quoi ! Juste avant les Jeux olympiques, les organisateurs du collectif Bassines Non Merci et compagnie attendent des milliers de personnes au  » Village de l’eau  » à Melle (Deux-Sèvres) pour quelques jours de débats, ateliers et événements festifs. Quelle terreur !

Le rassemblement se tient près de Sainte-Soline, mais ne vous inquiétez pas, tout est prévu pour éviter la bagarre cette fois-ci : 21 unités de force mobile, un millier de gendarmes, cinq hélicoptères et une dizaine de drones. Nos vaillants protecteurs sont prêts !

Les organisateurs, eux, appellent à venir en masse, défiant les intimidations policières. Des convois arrivent de toute l’Europe, déterminés à exprimer leur opposition à ces méga-bassines qui accaparent l’eau pour l’agro-industrie. Mais Darmanin veille au grain et a interdit l’entrée en France à plus d’une centaine de militants.

En mars 2023 à Sainte-Soline, nos Robocops avaient fait des prouesses en tirant 5.000 grenades lacrymogènes en moins d’une heure et demie. Et bien sûr, la Ligue des droits de l’Homme avait critiqué l’usage excessif de la force. Mais leurs paroles ne peserent pas lourd face aux ordres de notre cher ministre.

Pendant ce temps, dans le monde agricole, la Confédération paysanne appelle à renouer le dialogue sur le partage de l’eau. La Coordination rurale, elle, prêche l’auto-défense contre les  » groupuscules écologistes « . Les agriculteurs sont prêts à tout pour défendre leurs bassins. Darmanin, fidèle à lui-même, rappelle que le monopole de la force appartient à l’État. Un coup a finir en deux contre un cette histoire.

Quant à la FNSEA, elle appelle au calme et à la responsabilité., si on pouvait éviter d’abîmer leurs belles bassines se serait cool! Mais avec tout ce déploiement de force, qui peut encore croire au calme et à la responsabilité ?

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