Craignant que le budget ne soit pas validé par le parlement ainsi que la possibilité d’une motion de destitution, le président Yoon, au pouvoir grâce à une coalition entre la droite et l’extrême droite sud-coréenne, a déclaré la loi martiale. D’après l’annonce du président c’était pour lutter contre les communistes pro nord coréens. Les objectifs réelles de cette décision étaient d’interdire toute activité politique, d’empêcher les députés de pénétrer dans l’assemblée pour qu’ils votent contre la loi martiale et le dernier objectif était de d’établir un contrôle étatique sur les médias. C’est a dire appliquer la vision de l’exercice du pouvoir tel que voulu par l’idéologie fasciste et porté par tous les partis d’extrême droite dans le monde. Suite à cette annonce, l’armée a immédiatement été envoyée au parlement pour en verrouiller l’accès. Des hélicoptères sont dépêchés sur place pour patrouiller et se poser sur le toit du parlement. Des blindés font leur apparition dans la capitale et des militaires en armes tentent de rentrer dans les bâtiments de ce qui est l’équivalent de l’assemblée nationale pour la Corée du Sud.
Réaction populaire
Suite à l’annonce de Yoon, le peuple s’érige alors en dernier rempart de la démocratie dans le pays. Des milliers de personnes se rendent devant le parlement pour empêcher l’armée d’y pénétrer et de mettre en pratique le rêve de l’extrême droite. Des scènes surréalistes se produisent. On y voit ainsi une femme saisir le canon du fusil d’assaut d’un des militaires pour manifester sa colère et son refus de cette décision injustifiée du président. Après avoir empêcher l’accès du parlement aux militaires, les citoyens vont alors aider les députés à pénétrer dans l’assemblée pour aller voter contre cette décision ultra violente de l’exécutif coréen. L’un des députés qui est porté par dessus les grilles par la foule porte un ruban jaune sur son sac, symbole pour se souvenir du naufrage tragique du MV Sewol. 304 morts sur 476 personnes à bord dont 250 étudiants. Aucun secours venant du gouvernement et toute une série de négligence obligent les pêcheurs et plaisanciers à porter assistance aux naufragés. Ce jour la le président Parc Geun-hye avait minimiser le drame et le gouvernement avait relayé, par l’intermédiaire des médias, de fausses informations pour essayer de sauver son image au détrimùent de la vie des citoyens.
Les accès au parlement sont verrouillés de l’intérieur par les personnes présentes qui ont entassé des meubles pour bloquer les portes. L’armée va réussir à pénétrer sur les lieux en brisant une fenêtre pour s’y faufiler un par un. Mais une fois à l’intérieur, la résistance continue. 190 députés vont réussir pénétrer dans l’enceinte et à voter en urgence à l’unanimité contre la loi martiale. L’armée suit alors le vote du parlement et se retire honteusement des locaux dans lesquels elle a eu tant de mal à rentrer. C’est grâce a cela que le méprisant Yoon va retirer la loi martiale 5 heures plus tard.
Cela ne s’arrête pas là.
Désormais le peuple demandent l’emprisonnement du président et certains prônent la grève générale pour le faire craquer. Depuis ce matin, les démissions du gouvernement s’enchainent et une motion de destitution va être déposée au parlement. Le Parti de la majorité au pouvoir a annoncé par la voix de son leader que le président aura des comptes à rendre.
Ce qu’il faut retenir de cette situation chaotique, c’est qu’une alliance entre l’extrême droite et la droite peut vite tourner au fascisme si cette coalition se sent menacée et que seul le peuple est garant du fonctionnement démocratique d’un pays.