La sociale-démocratie : trahison permanente des travailleurs

Depuis ses débuts, la sociale-démocratie vend la même escroquerie : concilier les intérêts des travailleurs avec les exigences du capitalisme. Elle promet des réformes, des avancées sociales et un progrès tranquille, mais dans les faits, elle sert toujours les mêmes maîtres : l’État bourgeois et le patronat.

Derrière ses discours pleins de bonnes intentions, elle n’a fait que trahir, écraser les luttes et maintenir l’ordre. Ce n’est pas une aberration, c’est sa fonction. En voici quelques exemples.

La troisième république et la SFIO

Revenons à la Troisième République, où la gauche au pouvoir commence déjà à montrer son vrai visage. Georges Clemenceau, surnommé ironiquement « le Tigre », était surtout un flic déguisé en républicain. En 1906, après la catastrophe de Courrières qui tue plus de 1 000 mineurs, les travailleurs réclament justice et dignité. Clemenceau leur envoie l’armée. Pas pour les écouter, mais pour protéger les patrons et réprimer les grévistes.

Son complice dans la trahison ? Aristide Briand, l’ex-socialiste devenu champion de l’ordre bourgeois. En 1910, quand les cheminots se mettent en grève, Briand ne leur offre ni dialogue ni concessions. Il fait licencier les grévistes en masse, les militarise de force, et met un terme brutal au mouvement.

La trahison atteint son apogée en 1914. La SFIO, ancêtre du Parti socialiste, abandonne ses discours internationalistes et rejoint l’Union sacrée. Ces mêmes socialistes qui chantaient l’Internationale quelques mois plus tôt se rangent derrière l’État bourgeois pour envoyer les ouvriers se faire massacrer dans les tranchées. Les intérêts impérialistes des patrons passent avant la solidarité des peuples. Ces premiers exemples montrent déjà ce que vaut la sociale-démocratie au pouvoir : des promesses pour calmer les masses, des baïonnettes pour maintenir l’ordre. En cas de crise, la sociale-démocratie se range toujours du côté des fusils et des oppresseurs.

1936 aurait pu être l’année d’une révolution. Les usines sont occupées, les grèves paralysent le pays, et les travailleurs commencent à prendre leur destin en main. Mais le Front populaire, sous la direction de Léon Blum, joue les pompiers. Les accords Matignon, présentés comme une grande victoire sociale, ne sont que des miettes pour calmer la colère. 40 heures, congés payés : des avancées, oui, mais à quel prix ? Dès que la pression retombe, Blum recule sur ses promesses et laisse les patrons reprendre le contrôle. La sociale-démocratie agit comme un tampon, désamorce les révoltes et protège l’ordre établi.

L’après guerre entre Colonialisme et Libéralisme

Guy Mollet, élu sur un programme de paix en Algérie, est l’un des pires exemples de la gauche au pouvoir. Au lieu de mettre fin à la guerre coloniale, il l’intensifie. Son gouvernement envoie des contingents de jeunes soldats pour réprimer les Algériens et couvre les exactions les plus sordides, y compris la torture. Une fois de plus, la sociale-démocratie choisit le camp de l’oppression, préférant défendre l’empire colonial plutôt que tenir ses engagements envers la justice.

Sous la cinquième, après des décennies de gouvernement de droite, c’est François Mitterrand, le « socialiste » qui promettait de changer la vie, et qui n’a fait que renforcer l’ordre capitaliste. En 1983, face aux pressions des marchés financiers, il opère « le tournant de la rigueur » : gel des salaires, coupes dans les dépenses publiques, et abandon des travailleurs. Pendant que les sidérurgistes de Lorraine luttaient pour leurs emplois, Mitterrand leur envoyait les CRS. Sous ses beaux discours, la gestion froide du capitalisme continuait de broyer les vies.

Sous Lionel Jospin, la gauche gouvernementale achève sa mutation en gestionnaire zélé du capitalisme. Entre 1997 et 2002, le Premier ministre socialiste privatise à tout-va : Air France, France Télécom, Thomson, et même les autoroutes. C’est sous Jospin que la gauche impose l’ultralibéralisme comme doctrine, laissant derrière elle toute ambition de transformation sociale. Alors que les travailleurs attendent des réformes progressistes, ils se retrouvent trahis par une gauche qui brade les biens publics sur l’autel du marché.

Et que dire de François Hollande ? Celui qui promettait d’être « l’ennemi de la finance » en 2012 se révèle l’ami fidèle des banquiers et des actionnaires. La réforme des retraites de 2014, imposée sans état d’âme, allonge encore la durée de cotisation, frappant de plein fouet les plus précaires. Mais la trahison ne s’arrête pas là : en 2016, la loi Travail, portée par son gouvernement, réduit les droits des salariés au profit des employeurs.

Le règne de Hollande est aussi marqué par la répression brutale des luttes sociales et écologistes. L’assassinat de Rémi Fraisse en 2014, tué par une grenade offensive lors d’une manifestation à Sivens, est le symbole de cette violence d’État. Pendant que les militants écologistes et les opposants à l’ordre établi se font matraquer, le PS reste sourd et complice, confirmant que, sous ses faux airs de progressisme, il est au service des élites et du capital.

De Jospin à Hollande, la gauche parlementaire n’a fait que trahir ceux qu’elle prétendait défendre, prouvant encore et toujours qu’elle n’est qu’un masque de plus pour maintenir l’ordre capitaliste.

Et en Europe alors? Syriza et Podemos la pseudo gauche radicale ne vaut pas mieux…

Ce ne sont pas que des histoires françaises. En Grèce, Syriza avait promis de tenir tête à l’austérité imposée par l’Union européenne. Mais après quelques mois au pouvoir, Alexis Tsipras plie complètement. Les Grecs disent « Non » à l’austérité lors d’un référendum ? Syriza dit « Oui » aux banques et applique des politiques encore plus dures que celles de ses prédécesseurs.

En Espagne, Podemos se présentait comme une alternative révolutionnaire. Mais une fois entré au gouvernement, le parti n’a rien changé. Les réformes antisociales des gouvernements précédents sont restées intactes, et Podemos s’est contenté de jouer les figurants dans une coalition néolibérale.

Le rôle de la sociale-démocratie : diviser et réprimer

Ces exemples ne sont pas des accidents. Ils montrent la fonction réelle de la sociale-démocratie : désamorcer les luttes, canaliser les colères et protéger l’ordre bourgeois. Quand les travailleurs se mobilisent, la gauche parlementaire leur jette des miettes pour calmer les ardeurs. Et si ça ne suffit pas, elle n’hésite pas à envoyer les matraques.

La sociale-démocratie n’a jamais été là pour transformer la société. Elle est là pour préserver l’État et le capitalisme, tout en donnant l’illusion du changement. Ses dirigeants ne sont pas des alliés des travailleurs, mais leurs geôliers.

L’alternative anarchiste : la lutte directe

Face à ces trahisons répétées, il est temps d’arrêter de croire aux promesses des partis. Les urnes ne sauveront personne. La vraie transformation viendra de l’auto-organisation, de la solidarité et de la lutte directe. Pas de chefs, pas de compromis, pas d’État. L’anarchisme propose une rupture totale avec ce système qui écrase les travailleurs au profit des élites.

La sociale-démocratie est morte. Elle n’a jamais été qu’un outil pour désarmer les luttes. À nous de reprendre le flambeau, de construire un monde sans maîtres ni esclaves. La révolution ne se fera pas dans les parlements, mais dans la rue, sur les lieux de travail, partout où l’exploitation règne encore. À bas les traîtres, à bas le capitalisme, et vive la révolution !

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