Retraites, Sécu, collectivités : l’austérité selon Barnier s’acharne sur les plus fragiles

Ça y est, on y est. L’austérité sauce Barnier vient de tomber, et croyez-moi, ça va faire mal. 60 milliards d’euros de «  sacrifices  » en 2025 pour les travailleurs et les travailleuse, dont 40 milliards seront pris directement sur les dépenses publiques. Le plan ? Tailler dans les retraites, flinguer la Sécu et laisser les collectivités locales se débrouiller avec des miettes. En gros, c’est une saignée bien calculée sur les plus fragiles, tout ça pour satisfaire les technocrates de Bruxelles.

Dans cette mascarade, Barnier et ses sbires nous vendent l’idée que ces efforts vont «  remettre le pays sur la bonne trajectoire  ». Mais la vraie question c’est : une trajectoire pour qui ? Parce que pendant qu’on presse le citron des services publics, on ménage les grandes entreprises avec des taxes à peine symboliques. Les plus riches, eux, verront une petite contribution exceptionnelle, histoire de dire qu’on a fait un geste. Mais soyons clairs, la facture, c’est surtout pour les retraités, les malades et les travailleurs des services publics.

40 milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques :

Sur ces 60 milliards, plus des deux tiers – 40 milliards – viendront de réductions des dépenses publiques. Parmi celles-ci, environ 20 milliards seront directement ponctionnés sur le budget de l’État. Le gouvernement s’appuie sur les fameuses  » lettres plafonds  » héritées du gouvernement précédent, qui demandaient déjà un effort global de 15 milliards d’euros. Mais, pour aller plus loin, Michel Barnier compte ajouter 5 milliards supplémentaires, portant ainsi les coupes sur le budget de l’État à 20 milliards.

Les détails restent encore flous, mais l’essentiel des ministères va être touché par ces coupes, avec une réduction drastique des budgets alloués aux services publics, notamment dans l’Éducation, la Culture, et la Fonction publique. On peut d’ores et déjà s’attendre à des suppressions de postes et une dégradation supplémentaire des conditions de travail pour les agents publics.

15 milliards de coupes sur la Sécurité sociale :

La Sécurité sociale ne sera pas épargnée. Sur les 15 milliards d’économies prévus, la majorité viendra du report de l’indexation des pensions de retraite sur l’inflation, qui sera décalée du 1er janvier au 1er juillet 2025. Une mesure qui va priver les retraités de plusieurs mois de compensation face à la hausse des prix, aggravant la situation des petites pensions que la réforme des retraites de 2023 prétendait protéger.

Le gouvernement Barnier prévoit aussi de limiter l’augmentation des dépenses de santé, avec une hausse de l’Ondam (objectif national des dépenses d’assurance maladie) fixée à 2,8 %, bien en deçà des besoins réels. Les hôpitaux, déjà en crise, vont donc continuer à être étranglés financièrement. Pire encore, selon certaines sources, le gouvernement pourrait envisager de baisser le taux de remboursement des consultations médicales, une attaque directe contre l’accès aux soins.

5 milliards d’euros ponctionnés sur les collectivités locales :

Les collectivités locales seront également mises à contribution, avec 5 milliards d’euros d’économies. Là encore, peu de détails pour l’instant, mais ces coupes risquent de provoquer une dégradation des services publics de proximité, que ce soit en matière de transport, d’éducation ou de gestion des infrastructures locales.

15 milliards d’euros d’augmentations fiscales ciblées :

Si l’essentiel de l’effort repose sur des coupes, Barnier annonce aussi 15 milliards d’euros de hausses fiscales. Mais attention, il ne s’agit pas d’un véritable redressement fiscal. En réalité, ces hausses seront ciblées sur les grandes entreprises et les plus fortunés, avec une contribution exceptionnelle. Cependant, l’exécutif promet aussi des mesures de  » fiscalité verte  » avec des taxes sur les véhicules polluants et les billets d’avion. Mais ne vous y trompez pas, cette fiscalité écologique touchera in fine les classes populaires et moyennes, déjà durement affectées par la crise économique et les précédentes réformes.

Objectif : 3 % de déficit en 2029

Le Premier ministre s’est engagé à ramener le déficit à 5 % du PIB en 2025, puis à 3 % en 2029, conformément aux engagements européens. Un calendrier qui va maintenir le pays dans une logique d’austérité continue pendant les cinq prochaines années, étouffant les possibilités d’investissements publics pour soutenir l’emploi et les services publics.

Ce plan budgétaire d’une brutalité inouïe n’est que le début d’un programme de démantèlement des acquis sociaux et des services publics. Une politique qui va accroître la précarité, tout en laissant croire que les plus riches seront mis à contribution. Mais ne nous leurrons pas : c’est le peuple qui va payer, une fois encore, pour une dette dont il n’est pas responsable.

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