Série de piratages dans l’éducation nationale : Sécurité et sérénité compromises par des attaques numériques

Une vague de cyberattaques frappe l’éducation nationale française, jetant une ombre de peur et d’incertitude sur les établissements scolaires et dévoilant la vulnérabilité de leurs systèmes numériques.

Plus d’une centaine d’établissements scolaires à travers la France ont récemment été la cible de menaces d’attentats via leurs espaces numériques de travail (ENT), déclenchant une crise de sécurité au sein de l’Éducation nationale. Les attaques, caractérisées par des messages alarmants envoyés aux membres des écoles via les messageries, ont conduit à la fermeture temporaire de plusieurs établissements et à la suspension de plateformes scolaires numériques dans certains départements.

Le ministère de l’éducation nationale, face à ces menaces, a fait appel aux services d’enquête judiciaire et à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Cependant, l’origine et la nature coordonnée de ces attaques restent encore incertaines. Selon le ministère, les enquêtes sur des incidents similaires dans le passé ont montré que ces usurpations étaient souvent liées à des logiciels malveillants.

Un enseignant d’un établissement de Meurthe-et-Moselle témoigne : « À 3 heures du matin ce lundi, on a reçu un message envoyé par la messagerie d’un élève à tous les personnels du collège, qui disait que l’établissement allait être attaqué, avec un lien en bas du mail qui renvoyait vers une photo de décapitation. Des élèves ont cliqué dessus. » Cette déclaration souligne le choc psychologique subi par les élèves et le personnel éducatif.

Alex Berasategui, principal d’un collège et secrétaire départemental du SNPDEN dans les Yvelines, décrit la situation ainsi : « Vendredi à 8 heures, j’apprenais que la messagerie était fermée, et au même moment, j’avais un premier élève reçu par l’infirmière car il avait vu une vidéo violente envoyée à plusieurs de ses camarades sur l’ENT. On a tout de suite prévenu les parents, avec comme priorité la prise en charge des élèves par l’équipe, pour être sûrs qu’ils puissent parler de ce qu’ils ont ressenti à quelqu’un. »

Benoît Connétable, secrétaire académique de Force ouvrière collège et lycée à Paris, critique la gestion des autorités : « La réunion de jeudi a été catastrophique, la secrétaire à l’éducation de région Île-de-France a expliqué qu’elle ne pouvait nous donner aucune réponse et nous a renvoyés vers le rectorat. On a donc demandé des instances santé et sécurité académiques, mais nous n’avons aucune réponse là-dessus non plus du rectorat ! »

Sophie Vénétitay, secrétaire nationale du Snes-FSU, exprime également ses inquiétudes : « Il y a des lycées à Paris visés par les attaques où il n’y a eu aucune communication aux familles ou aux enseignants depuis jeudi, légitimement les collègues s’interrogent et nous aussi. Certains ne sont pas tranquilles à l’idée d’aller travailler. »

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