Mexico au bord de la crise hydrique : Le ‘jour zéro’ imminent

La crise hydrique à Mexico atteint un niveau critique, le spectre du « jour zéro » planant sur la ville assoiffée, tandis que les autorités envisagent des coupures d’eau dans certains quartiers.

Mexico, la capitale tentaculaire du Mexique, fait face à une sécheresse historique qui menace gravement son approvisionnement en eau. La situation actuelle pourrait mener à ce que les experts appellent le « jour zéro » – un scénario cauchemardesque où les robinets resteraient secs, affectant les 20 millions d’habitants de la ville.

Depuis le début de l’année, plusieurs quartiers ont été confrontés à des restrictions sévères d’eau. Les coupures sont devenues monnaie courante, forçant les autorités à organiser des distributions d’urgence par camions-citernes. La principale source d’eau, le système Cutzamala, qui fournit environ 25 % de l’eau de la ville, est au plus bas de son histoire, avec des niveaux inquiétants dans les réservoirs qui l’alimentent.

Selon les rapports de Conagua, le système Cutzamala ne contient que 36,2 % de sa capacité. Si la situation ne s’améliore pas, une coupure totale de l’approvisionnement en eau est envisagée. Des responsables de Conagua ont même évoqué le 26 juin comme date possible du « jour zéro ».

Les causes de cette crise sont multiples : une sécheresse prolongée exacerbée par le changement climatique, une saison des pluies plus courte, et le phénomène climatique El Niño de 2023 qui a réduit les précipitations. En outre, la gestion des ressources hydriques dans la région est mise en question. Des industries et des exploitations agricoles pompent les nappes phréatiques à un rythme alarmant, aggravant la pénurie.

Face à cette situation désastreuse, les autorités encouragent l’économie de l’eau. Sacmex, qui gère la distribution de l’eau dans la ville, a mis en place une plateforme pour informer les résidents des coupures d’eau. Le ministère de l’Environnement a lancé un programme pour récupérer les eaux de pluie dans les quartiers les plus touchés.

La situation est particulièrement difficile dans les quartiers pauvres, souvent situés en hauteur et dépourvus d’infrastructures adéquates. Ici, les résidents dépendent de camions-citernes coûteux pour leur approvisionnement en eau. L’utilisation de citernes individuelles, bien que répandue, pose des risques sanitaires à cause de l’eau stagnante.

La crise actuelle à Mexico est un signal d’alarme sur la gestion de l’eau dans un contexte de changement climatique global. Les experts soulignent que sans une révision urgente des politiques de gestion de l’eau et une adaptation aux conditions climatiques actuelles, le « jour zéro » pourrait bien devenir une réalité terrifiante pour Mexico et d’autres villes à travers le monde.

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