Des dizaines de milliers de personnes ont envahi les rues de Thessalonique pour manifester et affronter les flics. Cette manif était un hommage brûlant, au sens premier du terme, pour celleux qui, ce fameux 17 novembre, ont osé défier la junte militaire au pouvoir en Grèce. À l’Université polytechnique d’Athènes, des jeunes sans peur se sont retranché·e·s pour crier » liberté » face aux blindés du régime. Et iels l’ont payé cher. Des chars qui défoncent les portes, des étudiant·e·s écrasé·e·s, des balles tirées dans la foule… Bilan : au moins 40 mort·e·s. Des jeunes qui avaient des rêves, et pas des rêves d’esclaves.
Leur révolte allait bien au-delà de la dictature locale : iels dénonçaient aussi l’impérialisme, l’influence de l’OTAN, et ce coup de botte militaire qui leur broyait l’avenir. Leur combat et leur sacrifice ont marqué les esprits, laissant une empreinte indélébile. Ce soulèvement, écrasé dans le sang, a nourri le mouvement anarchiste en Grèce et inspiré des années de résistance contre la répression et l’injustice. D’ailleurs, c’est en hommage à ce jour noir que l’Organisation révolutionnaire 17 novembre, groupe de guérilla marxiste-léniniste, a pris son nom, pour que jamais on n’oublie.
Chaque année, la commémoration de cet événement attire les foules et se termine souvent en baston avec les flics, preuve que la flamme est loin d’être éteinte. Celleux de 73 n’ont peut-être pas vu la fin de la dictature, mais leur esprit, lui, continue de marcher dans les rues avec nous.