Le Premier ministre, Michel Barnier, s’accroche à son poste comme un naufragé à une bouée percée. Son passage en force sur le budget 2025 par l’arme fatale du 49-3 n’est plus qu’une question de jours. Pendant ce temps, il fait mine de planifier des « visions à cinq ans », alors qu’il pourrait bien ne pas finir l’année à Matignon. La réalité ? Un gouvernement à bout de souffle, incapable de répondre à la moindre crise, sinon en rabotant les budgets publics et en serrant la vis aux plus précaires. Un cercle vicieux de d’austérité et de précarité au service des puissants.
Dehors, ça grogne. La population voit bien que Barnier ne gouverne plus : il survit. Et quand il n’a pas Marine Le Pen pour lui tenir la main, il s’en remet à des discours creux sur la « stabilité ». Une stabilité qui ressemble plutôt à de l’immobilisme, pendant que les prix explosent, que les services publics s’effondrent, et que la révolte gronde.
Le RN : faux opposants, vrais opportunistes
Face à ce vide, le RN fait ce qu’il sait faire de mieux : jouer avec la colère populaire pour mieux la manipuler. Après des mois à justifier son soutien tacite au gouvernement sous prétexte de « responsabilité », voilà que Marine Le Pen sort les griffes. Elle menace de voter la motion de censure déposée par la gauche. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas le bien du peuple qui les intéresse, mais le coup médiatique. Pour le RN, c’est une aubaine : faire tomber Barnier pour mieux se positionner comme le parti du « vrai changement ».
Mais quel changement ? Celui d’une droite dure qui rêve de casser les acquis sociaux, de diviser encore davantage les classes populaires, et de continuer à semer la haine sous couvert de patriotisme. Le RN ne cherche pas à reconstruire, il cherche à régner sur les ruines.
Une gauche perdue dans ses calculs
Du côté de la gauche institutionnelle, on parle de « motion de censure », de « coalition élargie », mais tout ça sonne creux. Le Nouveau Front populaire (NFP), malgré ses intentions, peine à se poser en véritable alternative. Pendant qu’ils planchent sur un hypothétique « plan B », le RN continue d’étendre son influence dans des territoires abandonnés par les politiques publiques.
Et le peuple, dans tout ça ? Il attend toujours des réponses concrètes : des services publics dignes de ce nom, une justice sociale, une politique écologique ambitieuse. Mais ces priorités semblent bien loin des jeux de pouvoir qui se jouent à l’Assemblée nationale.
Et pendant ce temps, le chaos
Pendant que Barnier, le RN et la gauche institutionnelle se livrent à leurs petits calculs, le pays s’enfonce. Les suppressions d’emplois explosent, les budgets locaux sont étranglés, les plus précaires n’ont plus de filet de sécurité. Mais à Matignon, on préfère agiter le spectre de la « chienlit » pour faire peur à ceux qui voudraient renverser ce gouvernement moribond.
Pourtant, ce n’est pas la censure qui crée le chaos : c’est ce système lui-même. Un système où l’exécutif peut imposer des budgets austéritaires sans débat, où l’extrême droite se pose en défenseuse du peuple tout en le trahissant à chaque occasion, et où la gauche peine à construire une alternative crédible.
Le peuple ne peut pas compter sur ces politiciens pour changer quoi que ce soit. Que Barnier tombe ou reste, que Le Pen monte sur ses grands chevaux ou non, la solution ne viendra pas des urnes ou des manœuvres parlementaires. Elle viendra des luttes, des grèves, des manifestations, des solidarités qui se tissent en dehors des institutions.
Le RN et Barnier ne sont que deux faces d’une même pièce : celle d’un système qui exploite et écrase, pour le profit de quelques-uns. Alors, face à cette mascarade, une seule réponse s’impose : la lutte directe, par et pour celles et ceux qui en ont assez de subir.