Ces révélations jettent une lumière crue sur une manœuvre politique d’une froideur glaçante, mêlant manipulation, corruption et mépris total pour la vérité. Selon ces fuites, Nétanyahou aurait utilisé des complicités au sein des services de renseignement de l’armée pour obtenir des documents sensibles. Ces derniers auraient ensuite été trafiqués avant d’être transmis à des médias acquis à sa cause. Objectif ? Fabriquer un narratif à double détente : justifier la violence extrême contre Gaza et discréditer les familles des otages en les présentant comme des marionnettes du Hamas. Une manipulation sordide visant à retourner l’opinion publique israélienne contre ces familles endeuillées, tout en coupant court à toute négociation pour la libération des captifs.
Les « Bibileaks » révèlent ainsi un calcul politique d’une cynique efficacité. En torpillant toute tentative d’échange de prisonniers avec le Hamas, Nétanyahou s’assure de maintenir le cap de sa stratégie militariste. La guerre, pour lui, n’est pas seulement une question de sécurité ; c’est une manière de consolider son pouvoir, de détourner l’attention des accusations de corruption qui le poursuivent depuis des années, et de marginaliser ses opposants, même au sein de son propre camp.
Et parlons-en, de ces casseroles. Les documents divulgués ne se contentent pas d’exposer les falsifications autour des otages ; ils dévoilent aussi les dessous peu reluisants du procès pour corruption qui poursuit Nétanyahou comme une ombre. Parmi les noms cités, ceux de Miriam et Sheldon Adelson, figures influentes du Likoud, sont au cœur des enquêtes. On parle de financements douteux, de cadeaux somptueux et de pressions exercées sur les médias pour façonner une opinion publique docile.
Pendant ce temps, la colère gronde en Israël. Les familles des otages, déjà en proie à une souffrance indicible, sont devenues la cible d’une campagne de diffamation orchestrée par les cercles proches du pouvoir. Cette tactique ignoble, visant à salir des gens qui n’aspirent qu’à retrouver leurs proches vivants, révèle une dérive autoritaire sans précédent.
Les manifestations se multiplient, mêlant colère et désillusion. Beaucoup dénoncent un gouvernement qui ne recule devant rien, même pas devant le mensonge, pour servir ses ambitions. La société israélienne est profondément divisée : d’un côté, une minorité qui soutient encore Nétanyahou envers et contre tout ; de l’autre, une majorité de plus en plus sceptique, lassée des scandales à répétition et des guerres interminables.
En fin de compte, les « Bibileaks » mettent à nu une vérité troublante : le pouvoir de Nétanyahou repose sur un édifice de mensonges et de manipulations. Mais chaque révélation fissure un peu plus cet édifice. La question n’est plus de savoir si Nétanyahou tombera, mais quand, et combien de dégâts il aura causé avant de céder la place Moralité ? Les faux prophètes finissent toujours par être démasqués. Mais à quel prix ?