Vers la fin du Franc CFA ?

Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé sa volonté d’abandonner le franc CFA. Cependant les détails de ce projet restent floues, ce qui laisse planer le doute sur ses réelles intentions.

Pendant la campagne, cette idée a secoué les débats, effrayant ses adversaires politiques qui crient à l’hérésie économique. Pendant ce temps, d’autres pays de la zone franc, Mali, Niger et Burkina Faso, agitent aussi la menace, mais n’ont jamais eu le cran de passer à l’action.

Le franc CFA, vestige colonial, symbolise l’emprise de la France sur ses anciennes colonies. Malgré quelques réformes cosmétiques annoncées par Emmanuel Macron, la France continue de garder la mainmise sur la monnaie africaine.

Notamment, la parité fixe entre le Franc CFA et l’Euro en fait une monnaie surévaluée par rapport aux besoins des économies africaines. Ainsi, en cas de crises et de chocs conjoncturels, les gouvernements de la zone Franc n’ont qu’une seule arme à leur disposition : la  » dévaluation interne « , c’est-à-dire des mesures d’austérité.

Mais pour les tenants du statu quo, le franc CFA apporte stabilité, contre l’inflation, et accès aux capitaux des multinationales étrangères, oubliant au passage les faiblesses structurelles qu’il engendre. Les tentatives de réforme sont freinées par les divergences politiques et les craintes d’une transition chaotique.

Pendant que l’idée d’une monnaie unique indépendante de la zone Euro pour l’Afrique de l’Ouest stagne, la découverte de gisements pétroliers au Sénégal y renforce la volonté de remplacer le Franc CFA par une monnaie nationale.

Dans ce jeu politique et économique complexe, les ambitions du nouveau président sénégalais laissent planer l’incertitude sur l’avenir monétaire de la région.

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