Le Mythe du « Wokisme » : Une arme réactionnaire pour écraser les minorités

Le « wokisme » n’existe pas. Ce terme fourre-tout n’est qu’un stratagème pour étouffer le débat sur les injustices systémiques. Derrière ce mot, se cache une offensive réactionnaire visant à discréditer les revendications des minorités et à stopper l’éveil de la société.

L’idée que le « wokisme » n’existe pas pourrait surprendre certains. Pourtant, il ne s’agit ni de provocation, ni de cécité. Le terme « wokisme » ne désigne aucun mouvement réel car personne ne s’en revendique. En fait, cette étiquette floue permet de ranger sous un même nom des théories diverses, créant ainsi un ennemi imaginaire. Pierre-Henri Tavoillot, l’un des critiques les plus virulents de cette soi-disant idéologie, la définit par quatre éléments : la domination, l’Occident comme oppresseur, l’illusion des progrès sociaux, et la nécessité d’actions radicales comme déboulonner des statues.

Le « Wokisme » comme Invention Réactionnaire

Cette définition regroupe habilement les principaux griefs des conservateurs, tout en évitant les caricatures extrêmes. En réalité, ces critiques masquent un refus d’admettre la réalité des discriminations. Ils cherchent à détourner l’attention de la véritable question : pourquoi ces injustices persistent-elles ?

L’usage du terme « wokisme » vise à disqualifier ceux qui luttent pour la justice sociale. C’est un outil de répression intellectuelle utilisé pour euphémiser, voire nier, les discriminations. Les conservateurs décrivent le « wokisme » comme une menace totalitaire, mais cette accusation est absurde et indécente. Comparer les revendications pour l’égalité aux atrocités du totalitarisme est non seulement exagéré, mais aussi insultant pour les véritables victimes de telles régimes. C’est juste un nouvelle inversion des valeurs comme celle de faire passer les victimes Palestinienne pour des terroriste et des génocidaire pour des vicitimes.

Dénoncer pour Disqualifier

La cancel culture, souvent invoquée pour illustrer la destructivité du « wokisme », est en réalité un moyen pour les sans-voix d’exprimer leur indignation. Lorsqu’on demande des comptes aux institutions sur l’honneur accordé à des personnes accusées de racisme ou d’agression sexuelle, il s’agit d’exiger responsabilité, pas d’annuler l’histoire.

En Europe, les débats sur l’origine des collections muséales montrent que la cancel culture attire l’attention sur les contradictions d’une société qui prône officiellement l’antiracisme tout en célébrant des symboles coloniaux.

La Peur d’un Changement Réel

Les conservateurs craignent que la société ne se fragmente sous l’effet des revendications identitaires, mais ces peurs sont infondées. Les revendications identitaires sont le résultat d’un manque de reconnaissance et de justice. A partir du moment où l’égalité serait conquise ces luttes disparaîtrait. Mais au contraire stigmatiser ces revendications permet d’aggraver les divisions et de véhiculé la haine, moteur premier de l’extrême droite. Le véritable danger pour la démocratie n’est pas le « wokisme », mais l’incapacité à intégrer nos passés dans une histoire commune et à reconnaître les inégalités persistantes.

La promotion du mythe du « wokisme » détourne l’attention des véritables menaces : la catastrophe écologique, le recul de la démocratie, et la montée de l’extrême droite. En qualifiant de « wokistes » ceux qui dénoncent les injustices, les réactionnaires cherchent à maintenir le statu quo et à empêcher tout progrès social.

Le « Wokisme » n’est qu’un Écran de Fumée

Le « wokisme » est une invention destinée à faire oublier les vraies luttes pour l’égalité. Il est crucial de reconnaître que cette fausse controverse sert à détourner le débat des questions essentielles de justice sociale et de discrimination. Le terme « wokisme » est une arme utilisée pour discréditer ceux qui se battent pour un monde plus juste, et il est temps de voir au-delà de ce mythe.

Nous suivre