” Homme de consensus “, ” grand Européen “, ” gaulliste social “… Ça y est, c’est parti pour l’avalanche de compliments, comme s’ils avaient trouvé la perle rare. Le bon vieux Barnier, celui qui a déjà traîné dans toutes les hautes sphères de la politique, devient le héros du jour. Et là, on se dit : c’est une blague, non ?
En réalité, ce qui amuse vraiment, c’est de voir à quel point l’éditocratie s’en prend à la gauche, comme si c’était sa faute à elle que Barnier soit là aujourd’hui. Ah, cette fameuse ” inflexibilité ” du Front populaire ! C’est devenu la rengaine préférée des médias dominants. Selon eux, tout ça, c’est à cause de la gauche qui aurait pu, tiens, choisir Cazeneuve, ce bon vieux ” gaulliste de gauche “, mais non, ils ont préféré s’entêter avec leur ” tout le programme ou rien “. Résultat : le grand Barnier au pouvoir.
Stéphane Vernay, du *Ouest-France*, s’en donne à cœur joie dans son édito : ” La droite l’emporte grâce à la gauche “. Ah, bien sûr, c’est tellement simple ! Oublions donc l’alliance entre Macron et l’extrême droite, et faisons porter le chapeau à Mélenchon et compagnie. Parce que, bon, visiblement, c’est plus pratique de taper sur ceux qui essaient encore de tenir debout face à ce cirque.
Mais attendez, c’est pas fini. Dans ce joli bordel, les médias nous rejouent la partition du ” vol de l’élection “, en insinuant que la gauche voulait surtout foutre le feu dans la rue. Parce que, vous comprenez, défendre un programme, c’est bien beau, mais ça fout la pagaille. Et pendant ce temps, Bernard Cazeneuve – l’éternel fantasme des éditocrates – aurait été un bien meilleur choix. Le retour du sauveur qui n’a jamais vraiment sauvé grand-chose, mais bon, on aime bien y croire.
En gros, on assiste à une belle inversion des rôles, où ceux qui se battent contre une alliance malsaine sont montrés du doigt, pendant qu’on glorifie Barnier, l’homme providentiel qui, en réalité, ne changera pas grand-chose. Bref, c’est la même histoire qu’on nous raconte à chaque fois, et ça commence sérieusement à lasser.
Et tout ce joli monde médiatique, bien sûr, s’est fait un plaisir de préparer le terrain pour Barnier, en accompagnant tranquillement Macron durant tout l’été, pendant qu’il ” décantait ” la situation politique. Vous vous souvenez de cette petite pause présidentielle ? Eh bien, ça y est, on en sort. Et qui d’autre que Barnier pouvait reprendre les rênes ?
Au final, cette histoire, c’est surtout un joli coup de com’, où tout le monde sait très bien que Barnier est là pour éviter que le bateau coule trop vite. Et la meilleure stratégie, c’est de dire que c’est la faute de la gauche. Toujours. Parce que c’est tellement plus facile de pointer du doigt ceux qui essaient encore de résister, plutôt que de remettre en question ceux qui sont vraiment aux commandes. On se demande juste combien de temps cette mascarade va encore tenir.