Michel Barnier à Matignon : quand la démocratie a la sauce libérale démontre toute la flexibilité de son concept

Alors voilà, après 60 jours de suspense ah bon?), Macron a enfin révélé le nom de son nouveau Premier ministre. Et tenez-vous bien… c’est Michel Barnier !

Oui, le même Michel Barnier qu’on avait presque oublié, ex-commissaire européen et membre des Républicains, ce parti qui a fini… quatrième aux législatives. Quatrième ! Parce que dans la Macronie, on ne fait pas les choses comme tout le monde. Pourquoi choisir un Premier ministre du parti qui a gagné quand on peut en piocher un chez ceux qui sans front républicain n’aurait même pas été capable d’avoir un groupe ? .

Olivier Faure, patron du PS, est littéralement en sueur. ” Crise de régime ! “, clame-t-il. Ah, Olivier, on t’aime bien, mais tu devrais, en tant que patron du PS, savoir que la démocratie c’est un peu comme un buffet à volonté : chacun prend ce qu’il veut et laisse le reste. Et Macron, lui, il a visiblement décidé de passer son tour sur les résultats des élections pour choisir un Premier ministre dans un parti qui n’a même pas participé au front républicain, seul réel vainqueur des élections.

Et évidemment, Jean-Luc Mélenchon ne pouvait pas rester silencieux. Pour lui, la nomination de Barnier est ni plus ni moins qu’un vol. ” L’élection a été volée au peuple français “, tonne-t-il. Carrément ! Le voilà prêt à monter sur les barricades, appelant à une ” puissante mobilisation ” ce samedi. Il devrait a priori faire appel a la Ceget’ pour préparer les merguez !

Dans cette ambiance bon enfant, Yaël Braun-Pivet, la présidente macroniste de l’Assemblée nationale, ne pouvait pas manquer l’occasion de féliciter Barnier. Rappelons quand même que madame a été réélue grâce aux votes de 17 ministres. La séparation des pouvoirs, la démocratie toussa toussa? Connais pas. Mais on s’en fout, on est entre amis, on se congratule et on fait comme si tout roulait. C’est ça, le Macronistan ! Maintenant, c’est Barnier qui va devoir naviguer dans cette tempête politique, avec la moitié du pays qui le voit comme le symbole du ” déni démocratique ” et l’autre moitié qui se demande simplement : ” Mais qu’est-ce qu’il fait là, lui ? “. En tout cas, une chose est sûre : Macron nous prouve une fois de plus que la démocratie, c’est un jeu de dupes où les règles changent selon l’humeur du jour.

Alors, accrochez-vous bien, parce qu’avec Barnier à Matignon, la suite s’annonce encore plus divertissante. En effet son poste ne tient qu’à la seul volonté de son allié de fait, Marine Le Pen, qui le tient par la où elle saura se faire obéir. Attendez vous a une politique racistes et répressive comme on en a jamais eu!

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