Quand on leur montre Mars, les inconscients regardent le bras: Musk et son geste

Elon Musk a-t-il fait un salut nazi à l’investiture de Donald Trump ? Ce geste a embrasé les réseaux sociaux. Mais cette indignation outrancière masque une réalité bien plus inquiétante que l’angle de son bras : l’ambition démesurée et les alliances cyniques du milliardaire.

Disons-le tout de suite : non, Elon Musk n’est pas un fasciste. Le fascisme glorifie l’État fort, ce que Musk, libertarien (bancal), méprise profondément. Il n’est pas non plus suprémaciste. Ses obsessions sont ailleurs, dans un transhumanisme délirant et une ambition spatiale démesurée. Son rêve ou plutôt son ambition et de devenir le sauveur de l’humanité, une humanite trié sur le volet et envoyé sur Mars. Mais il ne rêve pas seulement d’en être son sauveur mais il se voit en créateur d’une nouvelle forme d’humanité. Pour lui, l’Homo sapiens est une étape temporaire, une version bêta à améliorer grâce à la technologie.

Musk : ni nazi, ni fasciste, mais bien pire

Alors pourquoi cet alignement soudain avec Donald Trump ? Musk n’a pas viré fasciste. Il s’est simplement allié au trumpisme, non par conviction, mais par opportunisme. Musk voit en Trump un tremplin pour ses projets faramineux. À ses yeux, l’État n’est qu’un levier qu’il peut manipuler pour financer ses rêves interstellaires et transhumanistes. Trump, de son côté, y voit un allié providentiel pour asseoir son retour en grâce auprès d’une base conservatrice fascinée par le culte de la personnalité.

Ce n’est pas un salut nazi : mettons les points sur les i

Pourtant, disons-le sans détour : ce geste n’était pas un salut nazi. L’historien Aaron Astor a insisté sur le fait que  » ce n’est qu’un geste maladroit d’un homme atteint du syndrome d’Asperger « . En effet, Musk, qui avait révélé en 2021 être atteint de cette forme d’autisme, a immédiatement placé la main sur son cœur et déclaré :  » Mon cœur va à vous. C’est grâce à vous que le futur de la civilisation est assuré.  » Un geste certes inhabituel, mais clairement adressé à son audience pour symboliser son engagement.

Si Musk n’est pas fasciste et n’est pas un ideologue, il n’est pas non plus politiquement naïf. Alors pourquoi cet homme, auparavant critique du trumpisme, s’y associe-t-il désormais sans retenue ?

Mars comme alibi, la Terre comme dommage collatéral

Il est facile de se perdre dans les polémiques superficielles, comme ce prétendu salut nazi. Mais pendant que les réseaux s’indignent de ce théâtre grotesque, Musk avance ses pions. Ce n’est pas un hasard s’il a racheté X, ex-Twitter, et offert une plateforme à Trump pour son retour. Cette alliance n’est pas idéologique ; elle est transactionnelle. Musk a offert les moyens de communication nécessaires à Trump pour galvaniser ses troupes. En échange, il obtient les clés du camion : un soutien massif pour ses ambitions martiennes et transhumanistes.

Musk l’a répété plusieurs fois: Pas besoin de subventionner la NASA ou Blue Origin. Il y a SpaceX. Ce que cela signifie ? L’administration Trump pourrait concentrer les financements publics vers SpaceX, transformant le rêve personnel de Musk d’aller sur Mars en priorité nationale. Au dela de la conquête spatiale, la destruction écologique et sociale de la Terre est la seul justification à l’exode planétaire. Musk veut transformer Mars en un sanctuaire pour une élite technologique, laissant derrière lui une planète exsangue.

Transhumanisme : le cauchemar derrière le rêve

Musk ne cache pas ses intentions transhumanistes. Il a maintes fois critiqué les régulations actuelles, qu’il considère comme des obstacles à ses avancées. Avec Trump à la Maison-Blanche, ces normes vont être allégées, ouvrant la voie à des expérimentations hasardeuses sur l’humanité.

Musk ne veut pas simplement  » améliorer  » l’homme ; il veut le remodeler à son image, en fusionnant biologie et technologie.

On l’accuse d’être un  » petit nazillon folklorique  » alors qu’il aspire à une domination bien plus effrayante : celle d’un futur où l’humanité, telle que nous la connaissons, n’a plus sa place. Musk ne cherche pas à imposer une idéologie. Il veut imposer sa vision de l’avenir, quitte à broyer tout ce qui s’oppose à son rêve.

Nous sommes face à une alliance toxique entre un démagogue politique et un démiurge technologique. L’un cherche le pouvoir immédiat, l’autre une domination à long terme. Ensemble, ils ne rêvent pas d’un avenir pour tous, mais d’un monde réservé à une élite qui pourra se payer le luxe de fuir les ruines terrestres.

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