Dans la pénombre d’une salle à Aubervilliers, l’ambiance était plus celle d’un enterrement que d’un meeting électoral triomphant. François-Xavier Bellamy, figure de proue de cette triste comédie, se tenait devant une assemblée partagée entre scepticisme et une loyauté vacillante, implorant, presque en supplique, ses anciens partisans de revenir dans le giron des Républicains.
La soirée avait quelque chose d’une scène de tragédie grecque. Des jeunes militants, avec un zèle plus pathétique que persuasif, scandaient « On va gagner », mais leurs voix se perdaient dans l’indifférence palpable de l’auditoire. C’était comme assister à un combat de boxe où le challenger sait déjà qu’il est voué à la défaite, mais se bat quand même avec une détermination vaine.
Éric Ciotti, tel un général menant ses dernières troupes, brandissait des critiques acerbes contre Emmanuel Macron. Un « macronisme fini », disait-il, dépeignant un tableau sombre de la présidence actuelle. Une exagération sans doute, d’autant plus que son parti avait lui-même contribué à cette histoire en soutenant certaines réformes clés.
François-Xavier Bellamy, tentant désespérément de redéfinir le macronisme comme un subterfuge de gauche, paraissait plus comme un acteur jouant son rôle dans un théâtre de l’absurde. Ses efforts pour rediriger les électeurs perdus ressemblaient à des cris dans le vide, échos désespérés d’un parti en plein naufrage.

Leurs tentatives pour dépeindre leur groupe comme la véritable force du Parlement européen étaient autant d’appels à un vote utile, mais sonnaient creux. Les Républicains semblaient oublier une règle fondamentale de la politique : la crédibilité et les résultats comptent plus que de belles paroles.
Dans un effort visible pour s’éloigner des terrains minés qui ont terni leur image, Ciotti parlait d’un attachement à l’idéal européen, loin des discours souverainistes extrêmes auxquels le parti s’était habitué. C’était une tentative de se présenter sous un jour nouveau, un modéré dans un parti de plus en plus fracturé.
Le meeting prenait des allures de dernière tentative désespérée pour rallier les électeurs autour d’une marque en déclin. Bellamy évoquait la fidélité et l’engagement, comme pour se rassurer que la base du parti n’était pas complètement érodée. C’était l’écho d’un parti autrefois grandiose, maintenant réduit à se battre pour sa survie.
Ce meeting de LR était à la fois une farce politique et une tragédie. La lutte pour des places sur la liste électorale se déroulait en coulisses, une bataille acharnée et secrète pour les rares sièges disponibles. Nadine Morano, Geoffroy Didier, Brice Hortefeux, tous luttaient pour une place, tandis que Gérard Larcher manœuvrait pour placer ses alliés. C’était une guerre interne, moins visible mais tout aussi intense.
La droite française se tenait donc là, dans un meeting qui ressemblait plus à un adieu qu’à un début. François-Xavier Bellamy, dans un dernier effort, cherchait à rallumer une flamme qui semblait s’éteindre. Éric Ciotti, dans son discours, a tenté de définir ce que signifiait être un Républicain, entre « l’impotence » de la majorité et « l’irresponsabilité » du Rassemblement national