A69 : Scandale d’État et destruction de l’avenir en quatre points

L’autoroute A69, un projet soutenu par toute la fine fleur de la politique française, de la Macronie aux extrêmes, et un véritable monument à la gloire du capitalisme néolibéral. Ce chef-d’œuvre de l’absurdité contemporaine incarne parfaitement les dérives écologiques, sociales et économiques de notre époque. Allons-y, démêlons ce nid de vipères.

L’A69, c’est une autoroute de 53 km destinée à relier Castres à Toulouse. Objectif officiel ? ” Désenclaver ” ces pauvres cadres et touristes qui ne peuvent plus supporter de perdre vingt minutes sur leur trajet d’une heure et demie. Parce que, bien sûr, ces vingt minutes valent bien le sacrifice de 470 hectares de terres, 30 hectares de forêts et la destruction de zones humides abritant des espèces protégées. Et pourquoi pas ? Après tout, quelques arbres et animaux en moins ne pèsent pas lourd face à la sacro-sainte ” bagnole “.

Pour les habitants et agriculteurs expropriés, la situation est encore plus grotesque. Dominique, horticulteur et céréalier, voit son atelier horticole traversé par cette monstruosité bétonnée. Des maisons démolies, des terrains de foot municipaux rayés de la carte… Voilà le prix du progrès selon Macron et ses acolytes.

Le projet d’un magnat du médicament

Derrière cette folie, on trouve Pierre Fabre, magnat de la ” big pharma “, dont la puissance dépasse l’entendement. Fabre voulait une autoroute pour ses affaires ? Pas de problème ! En 1999, il crée une association-écran, fait du lobbying, organise des dîners parisiens et, hop, voilà l’idée d’autoroute validée par les ministres et premiers ministres successifs. On se demande pourquoi il a fallu tant de temps.

Le soutien politique ? Assuré par tout le monde, du PS à la droite, en passant par les macronistes et même les militants RN locaux. Quelle belle unanimité ! Pierre Fabre sait visiblement comment utiliser ses milliards pour s’assurer que tout roule – littéralement.

La Macronie à la manœuvre

Le contrat de concession de l’A69 est un chef-d’œuvre de pantouflage et de copinage. NGE, la société choisie pour réaliser les travaux, est truffée d’anciens hauts fonctionnaires et de proches d’Emmanuel Macron. Un exemple parfait de la porosité entre public et privé. Et que dire des liens avec Ardian, un fonds d’investissement dont l’un des dirigeants, Emmanuel Miquel, est un proche de Macron. Une petite coïncidence, sans doute.

Les clauses du contrat sont tout aussi douteuses : secret des affaires, durée de concession illégale, cadeaux en nature d’une valeur de 75 millions d’euros… Le tout saupoudré de demandes d’indemnités pour la guerre en Ukraine, comme si ce conflit justifiait les dépassements de budget. La corruption et le copinage, c’est du grand art sous Macron.

La Résistance des ” Écureuils “

Face à ce scandale, la résistance s’organise. Plusieurs ZAD, ont éclos. Des militants grimpent dans les arbres pour s’opposer aux travaux, et ils tiennent bon malgré une répression féroce. La police, aidée par des militants d’extrême droite, utilise toutes les méthodes possibles pour les décourager : gaz lacrymogène, grenades de désencerclement, harcèlement. Même l’ONU s’en est émue et a demandé des sanctions contre les responsables de cette violence d’État.

Malgré tout, les ” écureuils ” tiennent bon. Après 37 jours de résistance, ils ont obtenu la suspension de la destruction du bois de la Crémade. Un petit miracle dans ce monde de brutes.

Un Scandale d’État à Tous les Niveaux

L’A69 est plus qu’un simple projet autoroutier. C’est un symbole de la folie du capitalisme, de la collusion entre l’État et les intérêts privés, et de la destruction méthodique de notre environnement. Face à cette aberration, la résistance n’est pas seulement légitime, elle est nécessaire. Les militants écologistes montrent la voie, loin des salons ministériels et des compromis stériles. Leur lutte est une leçon de courage et de détermination face à l’État, bras armé du complexe capitaliste.

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