Attaque incendiaire contre un marchand d’arme allemand

Un incendie a été provoqué le 29 avril dans la résidence secondaire d’Armin Papperger, directeur du groupe d’armement allemand Rheinmetall. Les auteur·rices de l’incendie, revendiqué dans un communiqué anonyme, mettent en avant la militarisation croissante du monde, les profits sans limites des marchands d’armes, et les conséquences désastreuses de la guerre sur l’environnement.

Dans la nuit de dimanche à lundi 29 avril, vers 4h du matin, la cabane en bois de Armin Papperger a été incendiée dans sa résidence secondaire, à Südheide (Basse-Saxe, en Allemagne). L’attaque a par la suite été revendiquée via un communiqué anonyme sur le site de.indymedia, dans lequel sont explicitées les raisons de cette action.

“Nous avons déposé un engin incendiaire contre l’abri de jardin de la propriété d’Armin Papperge”, est-il indiqué dans un premier temps. Armin Papperger est le directeur du groupe d’armement allemand Rheinmetall, “un des plus grands conglomérats du complexe militaro-industriel allemand.”

Il est évoqué dans le communiqué la forte croissance du groupe Rheinmetall, dont le cours de l’action a été multiplié par cinq depuis 2022, avec un chiffre d’affaire de 7,2 milliards d’euros en 2023. Le groupe se considère aujourd’hui comme “le plus grand fabricant mondial de munitions d’artillerie”.

Produisant également de nombreux chars d’assaut, Rheinmetall espère par ailleurs signer un contrat juteux de 45 milliards de dollars suite à un appel d’offre de l’armée américaine.

Le groupe semble en effet profiter pleinement du changement d’époque qui est en train d’opérer en Europe et dans le monde entier, de nouvelles guerres éclatant régulièrement, entrainant une militarisation croissante de nombreux Etats, en particulier en Occident. Rheinmetall était classé en 2023 au 19e rang mondial pour la production d’armement, et au 5e rang europpéen.

Le communiqué rappelle enfin que l’industrie de la guerre est particulièrement néfaste à la cause environnemental, en causant des dommages importants au climat, principalement via des émissions de gaz à effet de serre colossales.

Dans une région fortement militarisée (centres d’entrainement militaires, refuges pour d’anciens nazis après la guerre, lieu de réunion de groupes néo-nazis dans les années 1980 et 1990, etc), les auteur·rices de l’incendie indiquent vouloir montrer au marchand de canon que même dans cet environnement, “il n’avait pas que des amis, et que son lieu de retraite n’était pas sûr.”

D’après le Telegraph, les auteur·rices de l’incendie pourrait avoir un lien avec la Fraction Armée Rouge (FAR, en allemand Rote Armee Fraktio, RAF). En effet, le communiqué se termine en clamant “Liberté pour Daniela”. Il s’agit certainement de Daniela Klette, ancienne membre de la RAF arrêtée le 27 février dernier.

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