Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a été auditionné, avec Thomas Cazeneuve, à propos des coupes budgétaires récemment annoncées. Et ils ne manquent pas d’air, ces deux-là. Le Maire a notamment osé affirmer que « ce gouvernement et le ministre des Finances ont fait preuve depuis 7 ans de la plus totale sincérité ».
Alors accrochez-vous bien. Parce que le nombre de mensonges déblatérés par ces deux larbins du pouvoir atteint pourtant des sommets.
L’idée du plan d’économie est de « lancer la France sur une trajectoire d’équilibre de ses finances publiques en 2032 ». Voilà le principal argument qu’il nous rabâche : il faut réduire les dépenses. « La France est accro depuis un demi-siècle à la dépense publique. Elle ne la maîtrise pas, elle la subit ».
Alors pour réduire ces dépenses, tous les moyens sont bons. Enfin, tous les moyens qui consistent à poursuivre la destruction des prestations sociales et de la transition écologique. En effet, le ministre affirme que le niveau élevé de dépenses publiques « s’explique principalement par la dépense sociale ». Ben oui, faudrait pas qu’il aille embêter ses copains bourgeois non plus. C’est bien plus simple de s’attaquer aux pauvres.
Pourtant, en matière de dépenses, ce sont les aides publiques aux entreprises qui sont particulièrement problématiques. Un graphique comparatif des dépenses de prestations sociales et des aides publiques, proposé par Maxime Combes, nous aide à y voir plus clair.
Et alors là attention, quelle surprise ! Les aides publiques au secteur privé augmentent bien plus vite que les dépenses de prestations sociales. L’augmentation de ces aides vers le privé explosent même carrément depuis que Macron est au pouvoir.
Quand on sait qu’en parallèle, on restreint et conditionne de plus en plus les droits d’accès aux aides sociales, il y a de quoi se sentir révolté. Mais ce n’est pas tout ! Un malheur n’arrive jamais seul.
En regardant un graphique reprenant les calculs de l’OFCE sur les lois de finances 2018-2019, on s’aperçoit que le scandale est double. « Alors que le taux d’effort des ménages augmente fortement [pour financer les budgets publics], celui des entreprises ne cesse de baisser (suppression ISF, impôts production, CVAE etc) », explique Maxime Combes.
Dans son plan d’économie, donc, Bruno Le Maire propose par exemple de supprimer les « dépenses exceptionnelles », comme « le bouclier tarifaire sur le gaz ». « Quand on revient à la normale, on retire les dispositifs exceptionnels. » On a bien envie de lui demander à quel moment on est revenu à la normal, à ce type. L’inflation n’est pas terminée, et aux dernières nouvelles, le taux de pauvreté continue d’exploser.
Voilà leur crédo, pas assumé pour un sous, à ces bourgeois modernes : le néo-libéralisme. Utiliser l’Etat pour ponctionner l’argent du peuple, puis le redistribuer aux entreprises, afin d’assurer des dividendes toujours plus indécents aux bourgeois. Ils n’ont honte de rien, et sont prêts à tout pour s’enrichir.