Elabe et Institut Montaigne, ou la propagande par le sondage

Ce jeudi 7 mars, le cabinet Elabe a publié les résultats d’un sondage intitulé « Les Français et la dette publique ». Censé faire preuve d’ »humilité », d’ »exigence » et d’ »objectivité », le cabinet semble en réalité avoir fait tout l’inverse avec ce sondage.

Nous vous en parlions récemment : le sinistre plan d’économie de Bruno Le Maire n’est alimenté que par le mensonge et la manipulation de l’information. Le ministre n’a eu de cesse d’affirmer que ce sont les prestations sociales qui constituent la majorité des dépenses publiques du pays.

Ce faisant, il passe honteusement sous silence le fait que les aides publiques au secteur privé sont en réalité bien plus importantes que les dépenses sociales. Le cabinet Elabe, à travers ce nouveau sondage, s’inscrit pleinement dans ce mensonge et s’en rend sournoisement complice.

Le sondage en question propose des pistes diverses et variées, parfois même « farfelues », pour réduire les dépenses : baisse des allocations familiales, du budget de la défense, des dépenses liées au chômage, à la santé, à la transition écologique, aux retraites, ou encore à la culture ou au numérique.

Et pourtant, quelle surprise ! Le sondage ne propose à aucun moment de réduire les aides publiques au secteur privé. C’est particulièrement trompeur, et pour cause : il s’agit là du premier poste de dépenses de l’Etat. Le cabinet Elabe prône fièrement son « indépendance ». S’agirait-il alors d’un simple oubli ? D’une bourde malencontreuse, peut-être ?

Rassurez-vous (ou pas), il n’en est rien. D’une part, sachez que le sondage en question a été réalisé pour le quotidien Les Echos, ainsi que pour l’Institut Montaigne. Dans le genre, ces deux-là font la paire : orentientation libérale marquée, un penchant assumé pour l’économie de marché, et une aversion assumée pour les dépenses sociales.

A titre d’exemple, la directrice actuelle de l’institut Montaigne est Marie-Pierre de Bailliencourt (les noms de bourgeois, ça s’invente pas, hein ?). Cette dernière est une proche de Vincent Bolloré. Pas la peine d’en dire plus, vous avez saisi l’idée.

Bien entendu, le sondage ne propose absolument pas d’aller chercher l’argent public ailleurs. En faisant payer plus d’impôts aux riches et aux grandes entreprises, par exemple. Où en luttant contre l’évasion fiscale (estimée à 100 milliards d’euro par an, oui oui).

On se retrouve donc avec des résultats de sondage qui, évidemment, laissent à croire que les français·es sont partant ·es pour réduire leurs droits aux prestations sociales. Ben oui, forcément, quand on vous force à choisir entre la peste et le choléra…

Les politicard·es et autres bourgeois·es qui nous dirigent sont tout fier·es de brandir les « sondages » de ce type comme argument en béton pour justifier la guerre sociale qu’ils et elles nous mènent. Tout en se targuant de faire preuve de « pragmatisme économique », vous connaissez la chanson.

Hypocrisie et manipulation, voilà les maîtres-maux de la bourgeoisie.

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