Entre ceux qui menacent de censure et ceux qui marchandent leur non-opposition, le cirque politicien bat son plein, et la comédie de la démocratie représentative continue à nous jouer son éternel vaudeville.
LFI : la censure à tout prix, la présidentielle en toile de fond.
Mathilde Panot et Manuel Bompard jouent les rebelles en chef. Motion de censure directe, pas de conditions, tout le monde dans la rue (ou presque). « Deux choix : sauver Macron ou censurer », martèlent-ils. Mais derrière les grands discours, rien de neuf. La motion n’aura surement pas de majorité, et eux le savent. Mais bon, faut bien continuer à jouer la carte du « dernier rempart contre le système ». Pas sûr que ça passionne grand monde mais ça donne l’impression de lutter. Tout le pouvoir rien que le pouvoir.
Le PS : à vendre au plus offrant, avec garanties
Les socialistes, eux, sont dans leur rôle préféré : celui des marchands de tapis. « Pas de 49.3, pas de RN », exigent-ils dans une lettre à Bayrou. Et attention, ils ne « participeront pas au gouvernement ». Enfin, sauf si les strapontins sont confortables. Leur menace ? Exclure ceux qui osent trahir… comme si la trahison n’était pas devenue leur ADN depuis longtemps.
Écolos et PCF : posture et petites manœuvres
Chez les écologistes, Marine Tondelier joue les vierges effarouchées : « Si Bayrou garde les mêmes au gouvernement, on censurera. » Fabien Roussel, lui, propose un « deal » : pas de motion de censure si Bayrou renonce au 49.3. Une main tendue qui ressemble plus à une tentative de rester pertinent qu’à une vraie menace. On négocie, on marchande, mais surtout on essaie de rester dans le jeu
Le RN : attendre pour mieux rebondir
Marine Le Pen et Jordan Bardella, en bons stratèges de la respectabilité, préfèrent attendre. « On se réserve le droit de censurer », disent-ils avec un sourire en coin. Traduction : « Si ça peut nous servir, on le fera. » Leur obsession ? Se poser en « opposition responsable » pour gratter quelques points dans les sondages sans trop se salir les mains.
LR : les éternels indécis
Et les Républicains dans tout ça ? Fidèles à eux-mêmes, ils attendent que Bayrou leur donne des gages sur l’immigration et le reste. Bruno Retailleau fait la tournée des bureaux pour plaider son obsession de la « réduction de l’immigration légale ». Laurent Wauquiez, lui, observe depuis son perchoir, calculant déjà comment tirer profit de cette pagaille.
Une farce bien rodée
En vérité, tout ce petit monde joue un jeu bien rodé. Les uns et les autres parlent de « garanties », de « dialogue », de « responsabilité ». Mais ce qu’ils veulent, c’est simple : le pouvoir, ou au moins l’illusion d’y participer. Les censeurs en carton et les pseudo-alliés négocient leurs parts du gâteau pendant que le pays regarde, désabusé.
Bayrou, lui, navigue dans ce bazar en vieux routier. Il espère que cette danse des ego finira par un compromis mou qui ne satisfera personne, mais lui permettra de tenir encore quelques mois. Quant à Macron, il jubile : pendant que les politicards s’entredéchirent, il garde la main sur le jeu, bien calé dans son rôle de président au-dessus de la mêlée.
Une chose est sûre : ce n’est pas demain que ce théâtre grotesque prendra fin. Mais, comme dirait l’autre, « au moins, on rigole ».