Sitôt l’annonce faite, c’est l’état de siège au Parlement. D’après Yonhap, l’agence de presse locale, des hélicoptères ont débarqué sur le toit de l’Assemblée nationale, pendant que les forces spéciales essayaient de forcer l’entrée. Dans les rues, des manifestant·es en colère affluent pour dénoncer une mesure jugée liberticide. Mais ça, Yoon Suk Yeol s’en fiche royalement. Pour lui, l’opposition n’est qu’un ramassis de » criminel·les » qui » paralysent le pays pour sauver leur chef des poursuites judiciaires « .
Un budget qui met tout le monde sur le nerf
Le nerf de la guerre, c’est un projet de budget qui ne passe pas. Le Parti du Pouvoir au Peuple, aligné derrière Yoon, veut faire adopter son programme coûte que coûte. En face, le Parti Démocrate, principal bloc d’opposition, ne lâche rien et a fait passer un budget révisé la semaine dernière, réduisant considérablement les dépenses prévues. Pour le président, c’est une tentative de sabotage pur et simple : » Ils coupent tous les budgets essentiels « , a-t-il râlé dans son discours.
Un geste désespéré qui inquiète
Pour Lee Mae Jyung, chef de l’opposition, cette loi martiale est tout simplement » illégale « . Et il n’est pas le seul à le penser. Des expert·es locaux dénoncent un président aux abois, prêt à écraser la démocratie pour imposer son agenda. Le coup d’éclat de Yoon Suk Yeol pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire politique sud-coréenne, mais pas dans le bon sens.
Vers un climat de répression systématique ?
Avec un Parlement mis sous cloche et des militaires dans les rues, beaucoup craignent que cette loi martiale ne soit qu’un prétexte pour museler les voix dissidentes. Yoon Suk Yeol se pose en rempart contre le chaos, mais ses méthodes rappellent davantage celles des régimes autoritaires qu’il prétend combattre.
En attendant, c’est le peuple qui trinque, pris entre un président prêt à tout pour imposer sa loi et une opposition qui peine à proposer une alternative crédible. Si la Corée du Sud était censée être un modèle de libéralisme heureux face au stalinisme du nord, le dernier coup de force de Yoon Suk Yeol montre le véritable visage du libéralisme quand celui ci est contesté.