La Trêve en péril : Israël met le Liban au bord du gouffre

Et voilà, à peine le cessez-le-feu signé entre Israël et le Hezbollah, que les bombes pleuvent déjà sur le sud du Liban. Une trêve en trompe-l’œil, piétinée par des frappes israéliennes qui mettent en péril un accord déjà fragile.

Officiellement, Tel-Aviv rejette la faute sur le Hezbollah, qui aurait enfreint l’accord. Mais à force de multiplier les attaques sur les villages libanais, difficile de cacher qui joue les pyromanes.

Les chiffres accablants de la trahison israélienne

Depuis le 27 novembre, date de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Nabih Berri, président du Parlement libanais, dénonce pas moins de 54 violations israéliennes. Des frappes ciblant les villages de Tallouseh, Bint Jbeil, Yaroun et Maroun Al-Ras ont fait des victimes civiles aujourd’hui encore, selon les autorités locales. Mais Israël continue de jouer les victimes, criant à la  » grave violation  » après une frappe du Hezbollah en réponse à ces agressions. La riposte du mouvement libanais est qualifiée par lui-même de  » défensive « , et franchement, on peut comprendre.

Comme à son habitude, Benjamin Netanyahou en rajoute une couche, promettant une  » réponse ferme  » aux tirs du Hezbollah. Pourtant, ce sont bien ses avions qui déversent la mort sur le sud du Liban, sapant les maigres espoirs d’un apaisement durable. Ce cessez-le-feu, censé marquer la fin de deux mois de guerre ouverte, ressemble de plus en plus à une farce. Et pendant que Netanyahou joue les matamores, c’est la population libanaise qui trinque.

Un cessez-le-feu vidé de son sens

L’accord de trêve, signé sous la pression des États-Unis et de la France, prévoit le retrait complet de l’armée israélienne du Liban d’ici 60 jours. Mais comment croire à un tel scénario quand Israël bombarde au mépris du droit international ? Le comité de supervision de la trêve, incluant Paris et Washington, reste désespérément silencieux face à cette escalade. Nabih Berri a beau appeler à une intervention urgente pour contraindre Israël à respecter ses engagements, ses appels semblent se perdre dans le vide.

Qui paye l’addition ? Le peuple libanais, évidemment. Ces violations à répétition ravivent les tensions dans une région déjà à bout de souffle. Alors qu’Israël prétend vouloir « protéger sa sécurité », il piétine la souveraineté d’un pays voisin, alimentant un cycle de violence sans fin. En refusant de tenir ses engagements, Tel-Aviv ne fait qu’attiser la haine et préparer le terrain pour de nouvelles guerres.

Le silence coupable des puissances internationales

Et les grandes puissances dans tout ça ? Toujours les mêmes rengaines : on condamne mollement, on temporise, on ménage Israël. Cette complaisance ne fait qu’encourager Tel-Aviv à poursuivre son jeu dangereux. La trêve, si elle existe encore, est suspendue à un fil, et ce fil, Israël semble bien décidé à le couper.

Face à ces provocations, combien de temps le Hezbollah restera-t-il dans la retenue ? Si la trêve vole en éclats, ce sont encore les civils, de part et d’autre, qui en paieront le prix fort. Mais pour Netanyahou, qui joue sa survie politique, ce ne sont là que des dommages collatéraux dans son entreprise de destruction systématique.

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