Une prise de parole qui a dévoilé les “priorités” d’un gouvernement qui semble vouloir enfoncer le clou dans une logique d’austérité budgétaire, de restriction des droits et de répression. Retour sur un discours qui révèle une politique dangereusement rétrograde, sous couvert de “réforme” et de “réalisme”.
Un gouvernement qui cible les plus faibles
Michel Barnier commence en brandissant l’épouvantail de la dette. Avec des promesses de réduire un déficit public que son gouvernement qualifie de “colossal”, il n’a pas tardé à annoncer une réduction drastique des dépenses publiques. En réalité, il s’agit d’une attaque frontale contre les services publics et les aides sociales, alors qu’il exige de faire “contribuer” les plus fortunés et les grandes entreprises, sans pour autant toucher à leur véritable pouvoir financier. Une “contribution exceptionnelle” qui n’est qu’un écran de fumée pour masquer les coupures qui frapperont en premier lieu les travailleurs, les retraités et les plus démunis.
Une écologie de façade au service du capitalisme vert
Barnier a tenté de se parer du drapeau vert en plaçant la lutte contre le réchauffement climatique “au cœur” de son action. Mais derrière les beaux discours se cache une stratégie pro-nucléaire et pro-industrie. Loin d’être une réelle écologie populaire, ses “solutions” sont une série de cadeaux déguisés aux grands pollueurs industriels, tout en ignorant les impacts sociaux et environnementaux de ces politiques néolibérales.
Une réforme des retraites à peine déguisée en préparation
Quant à la réforme des retraites, Barnier ne trompe personne. En évoquant des “aménagements justes et raisonnables”, il prépare le terrain à de nouvelles mesures d’austérité pour allonger les périodes de cotisation et maintenir les travailleurs dans la précarité. Ce gouvernement de droite radicale n’a qu’un objectif : affaiblir encore plus la protection sociale au profit des riches.
Sécurité et immigration : la répression comme solution
Le Premier ministre a également mis l’accent sur la sécurité, prônant une révision des peines, un contrôle renforcé des mineurs délinquants, et un recours accru aux travaux d’intérêt général. Mais derrière cette rhétorique sécuritaire, c’est encore une fois une politique de répression massive qui se profile, visant principalement les classes populaires et les minorités.
Sur l’immigration, Barnier a enfoncé le clou d’une politique xénophobe : prolongation des rétentions, durcissement des conditions d’asile et renégociation des accords avec les pays d’origine pour faciliter les expulsions. Voilà l’État français qui s’enferme dans une logique de haine de l’autre et de contrôle des frontières.
Kanaky : un report des élections pour mieux contourner la démocratie
Le discours de Barnier a aussi évoqué la situation en Nouvelle-Calédonie, avec une proposition de report des élections provinciales jusqu’à 2025. Sous prétexte de “dialogue”, ce report montre surtout la volonté du gouvernement de retarder les processus démocratiques qui pourraient menacer l’ordre néocolonial en place.
Un discours qui sonne creux et dangereux
En résumé, le discours de Michel Barnier est une déclaration de guerre contre le bien commun et les classes populaires. Derrière des mots feutrés et un ton “modéré”, c’est une politique d’austérité, de répression et de néolibéralisme dur qui se dessine. Ce gouvernement de droite radicale n’a qu’un objectif : affaiblir les droits sociaux, renforcer la précarité et criminaliser ceux qui osent résister. Un combat doit s’organiser pour contrer cette machine à broyer les acquis sociaux et les libertés démocratiques.