Dossier : semaine “en” quatre jours ou semaine “de” quatre jours ? (partie 1/4 : la semaine “en” quatre jours)

Le 21 février dernier, la RATP a annoncé la signature d’un accord avec certains syndicats (FO, Unsa et CFE-CGC) visant l’expérimentation de la semaine en quatre jours pour 170 employé·es. Cet essai s’inscrit dans la lignée de la politique du Premier ministre, qui avait annoncé que la semaine en quatre jours allait être généralisée au sein de la fonction publique.

Ce cher Gabriel Attal nous voudrait il finalement du bien ? Sachant que les élites bourgeoises essaient en permanence de nous enfumer, il nous parait important de scruter le sujet en détail. Et en fouillant un peu, permettez nous de vous l’affirmer : non, Attal ne nous veut pas du bien (et on s’en doutait un peu) !

La version du gouvernement, et plus globalement la version de droite, capitaliste, c’est la semaine “EN” quatre jours. Dit autrement, cela consiste à “comprimer” le temps de travail actuel des salarié·es sur quatre jours, au lieu des cinq jours habituels. Vous la voyez venir la douille ?

Au programme, on a donc, avec ces mesures voulues par l’Etat : intensification du rythme de travail du fait de journées plus denses et plus longues; économies pour le patronat, du fait par exemple de l’absence accrue de personnel dans les bureaux, ou d’une réduction des frais de l’indemnisation kilométrique des employé·es; renoncement implicite et idéologique à une réduction du temps de travail; effets néfastes sur la santé des travailleurs et travailleuses.

Concernant ce dernier point, et bien que le sujet des longues journées de travail soit globalement moins étudié (en tout cas en Europe), les recherches s’y consacrant semblent bel et bien mettre en lumière des résultats particulièrement délétères.

Sur le plan physique, on note principalement des impacts connus depuis longtemps sur le système cardiovasculaire, tandis que sur le plan mental, on retrouve fréquemment des troubles psychiques tels que la dépression et l’anxiété. (“Effets sur la santé des horaires longs de travail”, INRS)

Pour se faire une idée concrète en France sur cette méthode de la semaine “en” quatre jours, les exemples ne manquent pas. On peut citer notamment le cas de l’URSSAF Picardie, qui fut un échec cuisant : sur 200 personnes éligibles, seules 3 ont décidé d’y avoir recours. Et pour cause, la solution proposée était de comprimer les 36 heures de travail hebdomadaires en quatre jours, se traduisant alors par de longues journées de travail de neuf heures.

Les autres initiatives au sein de la fonction publique sont du même acabit. Dans le cas récent de la RATP, il s’agit de rallonger la journée de travail d’une heure et quinze minutes. Il est d’ailleurs intéressant de noter, à ce propos, que la CGT-RATP, premier syndicat du groupe, n’a pas souhaité signé l’accord.

De manière générale, le positionnement des différentes organisations sur le sujet reflètent les affinités politiques des un·es et des autres : les organisations les plus à gauche se positionnent contre la semaine “en” quatre jours, principalement pour tous les inconvénients évoqués plus haut. A droite, le patronat, ou encore le gouvernement sont pour. Nous reviendrons plus tard sur les raisons idéologiques d’un tel choix de la part des élites.

Sources : L’Humanité, Huffington Post, Reporterre, France TV Info, Politis, INRS

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