Depuis le début des “troubles à l’ordre public”, 725 personnes ont été interpellées selon les autorités coloniales. À nouméa, les audiences de comparution immédiate se succèdent à un rythme effréné, avec des condamnations sévères dictées par le garde des sceaux, éric dupond-moretti. Les Kanak, accusés de peccadilles comme avoir lancé une bouteille ou un caillou, se voient infliger des peines de prison ferme. Le 29 mai, deux jeunes indépendantistes ont été condamnés à six mois de prison pour ces gestes insignifiants. La justice coloniale ne connaît aucune pitié.
Broyer les espoirs d’indépendance
Henrick W. a été condamné à deux ans de prison pour avoir transporté des émeutiers dans son pick-up, arborant fièrement le drapeau de la kanaky. Accusé d’avoir foncé sur un policier, il a simplement tenté de fuir ce qu’il croyait être une milice prête à tuer. Mais le procureur a balayé ses explications, ignorant les réalités sanglantes auxquelles font face les Kanak.
La répression ne s’arrête pas là. Mendy B., inconnu de la justice, a été condamné à un an de prison pour avoir atteint un policier avec une fronde. Des jeunes sont jetés en prison pour avoir volé des bières ou des appareils électroménagers. Les prisons débordent, atteignant des taux de surpopulation inhumains. Le Camp-Est affiche une surpopulation de 220 %, les détenus s’entassant dans des conditions dégradantes, indignes de tout être humain.
Des conditions de détention indignes
La situation dans les prisons est explosive. La répression a entraîné une cinquantaine d’incarcérations supplémentaires, aggravant les conditions déjà intolérables. Le Camp-Est, avec des cellules surpeuplées et des droits de promenade réduits, est une véritable honte. Mais cela n’émeut guère les autorités coloniales, plus soucieuses de maintenir leur pouvoir que de respecter la dignité humaine.
Marcel Toyon, militant indépendantiste, a été arrêté pour avoir contribué à l’installation d’une barricade. Son chemin vers la détention est un exemple flagrant de la répression systématique des Kanak. Louise Chauchat, avocate des Kanak, fait face à une pression énorme pour défendre les droits de ses clients, subissant insultes et attaques de la part de ses confrères loyalistes.
Une justice de classe aux services du colonialisme
Les enquêtes criminelles se multiplient, visant principalement les militants indépendantistes. Gérard Darmanin, ministre de l’intérieur, a qualifié la CCAT d’organisation mafieuse, justifiant ainsi les mesures répressives. Les perquisitions et assignations à résidence visent quasi exclusivement les membres de cette organisation, illustrant la volonté de briser toute résistance.
La répression en kanaky est le reflet d’un colonialisme moderne, où la justice sert d’outil pour écraser les aspirations à l’indépendance. La macronie, avec son arrogance et sa brutalité, continue de piétiner les droits des Kanak. La machine judiciaire coloniale est en marche, déterminée à maintenir l’ordre et à étouffer toute tentative d’émancipation. Les Kanak, malgré tout, résistent face à cette oppression implacable.